Anthony Hernandez a passé les années 70 et 80 à photographier les habitants de Los Angeles, sa ville natale. Vous savez à quel point j'adore cette ville. Du coup, je trouve totalement fascinant le regard naturaliste qu'il pose sur les Angelenos, qu'ils soient simples quidam prenant les transports en commun (série Public Transit Area) ou riches shoppers de Beverly Hills.
C'est cette série qui me fascine particulièrement. D'abord parce qu'elle se situe en 1984, quintessence de l'esthétique colorée et choucroutée des années 80. Ensuite parce qu'Hernandez avait une façon bien à lui de capturer ses sujets sur pellicule. Ainsi, il réglait à l'avance la mise au point et attendait que son sujet rentre dans sa zone de mise au point. Ce n'est qu'au dernier moment qu'il approchait l'appareil de son oeil pour prendre la photo. Résultat : ses sujets apparaissent souvent surpris, comme légèrement perturbés, comme s'ils venaient d'être surpris dans un moment privé...