La première fois que mes pieds ont touché le sol américain, j'avais 15 ans. Ce fut un choc. Je pouvais enfin mettre un peu de réalité sur beaucoup d'images qui traînaient un peu partout dans les recoins de ma tête. J'étais fasciné. L'Amérique était fascinante. C'était le début du mandat de Bill Clinton. Douze ans que l'Amérique était sous règne républicain. Kurt Cobain venait de se suicider mais tout le monde portait encore des T-shirts Nirvana. Tout le monde écoutait Rage Against The Machine, Smashing Pumpkins et les Beastie Boys. MTV passait en boucle ses pubs pour le Woodstock '94 entre deux épisodes de Beavis & Butt-Head. Comme le disait alors B-Real de Cypress Hill, "They say we're Generation X, but I say we're generation fuck you". Aujourd'hui, tout ça résonne comme un truc d'ado à la recherche de modèle de rébellion mais j'ai l'impression, dans mon coeur de trentenaire, que ça veut dire encore quelque chose, que découvrir (de l'intérieur) les Etats-Unis à cette époque avait un caractère réellement magique.
L'été suivant, je posais le pieds en Californie. Ce ne fut plus un choc. Ce fut une révélation. CLUELESS sortait au cinéma et je crevais d'envie de voir WATERWORLD. Los Angeles est devenue instantanément une de mes villes préférées au monde (mais j'en ai pas vu tant que ça, au final, hein!). Toutes ces villes américaines que les européens adorent parce qu'ils y retrouvent le charme décuplé de leurs chères métropoles maison m'emmerdent (San Francisco, si tu me lis...). Mais j'aime d'amour Los Angeles, ses autoroutes à 6 voies, ses canaux asséchés, son béton, ses multiples "grandes" villes à l'intérieur de la très grande ville, ses gens qu'on semble ne jamais voir à l'intérieur de leur Hybrid et de leur Hummer. C'est bizarre pour un européen élevé aux expresso en terrasse dans l'ombre de monuments plusieurs fois centenaires mais c'est comme ça...
A la seule exception de la très chère Aurore, je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui aime à ce point cette ville. Los Angeles, c’est James Ellroy et « le Dahlia Noir », c’est Tom Cruise, c’est Buster Keaton et Charlie Chaplin, c'est Tarantino, c'est Betty Page, c’est Barton Fink, c’est Sunset Boulevard et John Belushi. C’est même « Pretty Woman », Brandon et Brenda, « Melrose Place » et Pamela Anderson ! Los Angeles, c’est tout ça à la fois : du sexy, du trash, du glamour et de la mélancolie, des scandales et des grandes histoires d’amour. Los Angeles, c'est toute la contradiction qui fait toutes les grandes cités : les skaters et les malls fluos du "Free Fallin'" de Tom Petty aux violences extrêmes de "Welcome To The Jungle" de Guns N'Roses ou de "Straight Outta Compton" de NWA en passant par le pur hédonisme de "California Love" de 2Pac. Bref, Los Angeles, c'est toute la pop culture résumée en une seule ville, c'est un fantasme réalisé à chaque coin de rue.
Du coup, après mes deux années de prépa et juste avant de sortir du cocon familial, j'y suis retourné. Plus longtemps. J'avais 20 ans et rien n'avait changé. Toujours le même plaisir à déambuler dans les malls géants et à naviguer dans les rues de la métropole, le coeur en émoi et les yeux brillants au soleil. Mais je n'y étais plus retourné depuis plus de 10 ans, faute d'argent et d'un intérêt plus ou moins disparu pour l'Amérique des années 2000, celle de George Bush, de American Idol et de Paris Hilton (On s'invente les excuses que l'on peut).
Et là, quelque chose a changé.
Est-ce moi qui ait vieilli ? Sûrement un peu. Est-ce de la lassitude ? Je ne crois pas. En 10 ans, quel changement assez fort pouvait m'empêcher de retrouver (un peu) de ces expériences si fascinantes et magiques de voyage ? La réponse m'est apparu assez rapidement en fait. Le premier jour. Au moment où j'ai allumé la télé de ma chambre d'hôtel, j'ai compris ce qui avait changé, pourquoi Los Angeles (et plus généralement les Etats-Unis) n'avait plus le même visage.
Internet.
Le talk-show sur NBC : suivi en streaming sur le site de la chaîne. Le clip sur MTV : vu sur YouTube une semaine auparavant. La télé qui, il y a 10 ans, participait énormément à mon "ressenti" du pays n'a plus vraiment rempli son rôle. Plus rien n'y était surprenant. Par exemple, j'étais super excité de choper en direct le season finale du MENTALIST mon premier jeudi sur place. Quelques heures plus tard, ma timeline "française" sur Twitter le racontait déjà dans les détails. Le plaisir de découvrir une nouvelle série avant tout le monde est épuisé. Le plaisir de regarder les talk-shows de Conan ou Letterman et des épisodes live du Saturday Night Live, des choses auparavant totalement inaccessibles au "commun des mortels" a disparu. Toutes ces choses qui vous font vous sentir uniques et très chanceux ont disparu - à jamais.
C'est la même chose pour le cinéma. Ce que les chaînes de télé commencent à peine à comprendre, les studios se mettent à l'appliquer à grande échelle. Leurs bébés les plus précieux, leurs blockbusters estivaux à 150 millions de dollars (et plus) de budgets sont les plus enclins à être télécharger (illégalement) et donc la sortie mondiale s'impose (presque toujours). Résultat : l'affiche des multiplexes américains ressemblent beaucoup à celles de leurs confrères français. THOR, FAST & FURIOUS 5, THE HANGOVER 2, KUNG FU PANDA 2, PIRATES DES CARAÏBES 4, c'est à peu près le seul programme ciné possible - compte tenu que deux à quatre films seulement sortent en salles chaque semaine (ça s'appelle la diversité culturelle "à l'américaine") et que les films étrangers et indépendants sont devenus aussi rares qu'une Smart sur une autoroute californienne. Moi qui aurait bien aimé voir EVERYTHING MUST GO avec Will Ferrell et HESHER avec Joseph Gordon-Levitt et Natalie Portman, deux petits films indés sortis durant mon séjour, j'ai donc pu aller me gratter. Heureusement qu'il y avait BRIDESMAIDS (le 10 août en France).
De le même façon, un de mes grands plaisirs était de dénicher des CD introuvables en France, des albums de rappeurs tellement underground qu'ils ne franchissaient jamais l'Atlantique, des trucs qui, je le savais, ferait baver mes petits camarades qui s'empresseront d'en faire une K7. Il y avait aussi les DVD, les films jamais sortis en salles ou en DVD, des petits films indépendants récompensés à Sundance et autres. Le voyage aux Etats-Unis était alors le seul moyen de se les procurer pour un prix "raisonnable". Désormais, et ce fut la plus grande surprise (et déception) de mon récent voyage, les magasins de CD/DVD n'existent (presque) plus. Tower Records, la chaîne si emblématique de la musique en Californie (notamment avec son célèbre magasin sur le Sunset Strip près du Chateau Marmont), a fait faillite en 2006. Les magasins Sam Goody ont tous été transformé en F.Y.E et ne hantent plus que les malls des zones de très lointaines périphéries. Il reste bien des Best Buy mais quel est le plaisir d'acheter des DVD chez Best Buy (équivalent américain de Boulanger) ?
D'ailleurs, les malls, parlons-en ! Je me souvenais de ces temples de la consommation avant tout comme des temples de la jeunesse. Ça sentait un mélange de graillon, de cannelle et de barbe à papa. C'était rempli de salles de ciné, de magasins de disques et de jeux vidéo, de marques comme Fubu et Karl Kani, de gadgets fun et pop, de salles d'arcade, de fast-foods et de magasins de bonbons. Les stars du petit écran venaient y faire des séances de dédicaces. Les mecs venaient y draguer des filles venues y présenter leurs plus beaux apparats. Il y a encore dix ans, déambuler dans les allées d'un mall américain, c'était y rencontrer l'Amérique, la vraie. Désormais, une bonne partie de ces temples (surtout en Californie) ont été racheté par le groupe australien Westfield qui les a transformé en temple de la Desperate Housewives. Les odeurs sucrées ont été remplacés par des odeurs de parfum d'intérieur cheap; les magasins de la contre-culture ont été remplacés par des chaînes de vêtements aussi consensuels que Banana Republic et Abercrombie & Fitch; les salles d'arcade et les cinémas ont été virées ; les allées sont d'un blanc marbré immaculé ; les endroits pour squatter et glander avec les copains ont été purement et simplement éliminés. Bref, les seules jeunes que vous croisez désormais dans les malls sont la progéniture de cougars venues acheter leur nouveau string rose fuchsia chez Victoria's Secret. Même la culte Galleria de Sherman Oaks (QG des Valley Girls et mall des lycéens de FAST TIMES AT RIDGEMONT HIGH ou RETOUR VERS LE FUTUR 2) a été totalement défigurée par une rénovation destinée à concurrencer le visiblement plus attractif et récent mall Westfield situé à 2 miles de là.
Mais, heureusement, il y a des choses immuables. Des trucs qui feront de Los Angeles une ville à part dans mon coeur : le goût des Double Cheese Burger de In & Out, sans doute les plus bons burgers de fast-food du monde et uniquement disponible en Californie (et sud-ouest des Etats-Unis), la folie de Venice Beach, entre ces boutiques totalement dingues (le freakshow, les Kush doctors...), sa population d’artisans ambulants, de freaks en tous genres et de skaters, la fabuleuse ambiance de la 3rd Street à Santa Monica avec ces magasins coolos, ses cinémas et ses restaurants et évidemment tout le reste, les trucs de touristes absolument géniaux (la visite des studios, Sunset Boulevard, le Griffith Observatory qui éveille à chaque fois le souvenir de James Dean, Beverly Hills qui a quand même perdu de sa superbe depuis que Kelly Taylor a été remplacé par Naomi Clark...)
Et quelle sensation de découvrir pour la première fois le quartier de Downtown (recommandé par Aurore mais interdit par mes hôtes dans les 90's), l'impression de se retrouver dans une sorte de monde post-apocalyptique en pleine rénovation avec ses boutiques latino un peu cheap, son Grand Central Market où se cotoit dans un joyeux bordel toutes les communautés culinaires de la ville, ses bâtiments début 20e siècle à l'architecture incroyable (le Bradbury Building, vu dans BLADE RUNNER et 500 DAYS OF SUMMER est une expérience sublime) mais souvent en piteuse état depuis plusieurs décennies, ses vieux théâtres désaffectés mais aussi ses complexes ultra-modernes comme le Walt Disney Concert Hall de Frank Gehry.
De toute façon, changements ou pas, Internet ou pas, peu importe où vous allez à Los Angeles, vous êtes dans un film. Toujours. Je vous raconterais, un jour, quand je me suis retrouvé sur le tournage de ALERTE A MALIBU. Un jour. Et c'est ça la magie de cette ville. Derrière le béton et les autoroutes, il y a tous ces rêves qui ont traversé notre tête devant un grand ou un petit écran. Ces rêves, ils construisent la ville au quotidien. Et aucune ville dans le monde, aussi réelle, aussi brute, n'est construite que de rêve... Sauf Los Angeles.
L'été suivant, je posais le pieds en Californie. Ce ne fut plus un choc. Ce fut une révélation. CLUELESS sortait au cinéma et je crevais d'envie de voir WATERWORLD. Los Angeles est devenue instantanément une de mes villes préférées au monde (mais j'en ai pas vu tant que ça, au final, hein!). Toutes ces villes américaines que les européens adorent parce qu'ils y retrouvent le charme décuplé de leurs chères métropoles maison m'emmerdent (San Francisco, si tu me lis...). Mais j'aime d'amour Los Angeles, ses autoroutes à 6 voies, ses canaux asséchés, son béton, ses multiples "grandes" villes à l'intérieur de la très grande ville, ses gens qu'on semble ne jamais voir à l'intérieur de leur Hybrid et de leur Hummer. C'est bizarre pour un européen élevé aux expresso en terrasse dans l'ombre de monuments plusieurs fois centenaires mais c'est comme ça...
A la seule exception de la très chère Aurore, je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui aime à ce point cette ville. Los Angeles, c’est James Ellroy et « le Dahlia Noir », c’est Tom Cruise, c’est Buster Keaton et Charlie Chaplin, c'est Tarantino, c'est Betty Page, c’est Barton Fink, c’est Sunset Boulevard et John Belushi. C’est même « Pretty Woman », Brandon et Brenda, « Melrose Place » et Pamela Anderson ! Los Angeles, c’est tout ça à la fois : du sexy, du trash, du glamour et de la mélancolie, des scandales et des grandes histoires d’amour. Los Angeles, c'est toute la contradiction qui fait toutes les grandes cités : les skaters et les malls fluos du "Free Fallin'" de Tom Petty aux violences extrêmes de "Welcome To The Jungle" de Guns N'Roses ou de "Straight Outta Compton" de NWA en passant par le pur hédonisme de "California Love" de 2Pac. Bref, Los Angeles, c'est toute la pop culture résumée en une seule ville, c'est un fantasme réalisé à chaque coin de rue.
Du coup, après mes deux années de prépa et juste avant de sortir du cocon familial, j'y suis retourné. Plus longtemps. J'avais 20 ans et rien n'avait changé. Toujours le même plaisir à déambuler dans les malls géants et à naviguer dans les rues de la métropole, le coeur en émoi et les yeux brillants au soleil. Mais je n'y étais plus retourné depuis plus de 10 ans, faute d'argent et d'un intérêt plus ou moins disparu pour l'Amérique des années 2000, celle de George Bush, de American Idol et de Paris Hilton (On s'invente les excuses que l'on peut).
Et là, quelque chose a changé.
Est-ce moi qui ait vieilli ? Sûrement un peu. Est-ce de la lassitude ? Je ne crois pas. En 10 ans, quel changement assez fort pouvait m'empêcher de retrouver (un peu) de ces expériences si fascinantes et magiques de voyage ? La réponse m'est apparu assez rapidement en fait. Le premier jour. Au moment où j'ai allumé la télé de ma chambre d'hôtel, j'ai compris ce qui avait changé, pourquoi Los Angeles (et plus généralement les Etats-Unis) n'avait plus le même visage.
Internet.
Le talk-show sur NBC : suivi en streaming sur le site de la chaîne. Le clip sur MTV : vu sur YouTube une semaine auparavant. La télé qui, il y a 10 ans, participait énormément à mon "ressenti" du pays n'a plus vraiment rempli son rôle. Plus rien n'y était surprenant. Par exemple, j'étais super excité de choper en direct le season finale du MENTALIST mon premier jeudi sur place. Quelques heures plus tard, ma timeline "française" sur Twitter le racontait déjà dans les détails. Le plaisir de découvrir une nouvelle série avant tout le monde est épuisé. Le plaisir de regarder les talk-shows de Conan ou Letterman et des épisodes live du Saturday Night Live, des choses auparavant totalement inaccessibles au "commun des mortels" a disparu. Toutes ces choses qui vous font vous sentir uniques et très chanceux ont disparu - à jamais.
C'est la même chose pour le cinéma. Ce que les chaînes de télé commencent à peine à comprendre, les studios se mettent à l'appliquer à grande échelle. Leurs bébés les plus précieux, leurs blockbusters estivaux à 150 millions de dollars (et plus) de budgets sont les plus enclins à être télécharger (illégalement) et donc la sortie mondiale s'impose (presque toujours). Résultat : l'affiche des multiplexes américains ressemblent beaucoup à celles de leurs confrères français. THOR, FAST & FURIOUS 5, THE HANGOVER 2, KUNG FU PANDA 2, PIRATES DES CARAÏBES 4, c'est à peu près le seul programme ciné possible - compte tenu que deux à quatre films seulement sortent en salles chaque semaine (ça s'appelle la diversité culturelle "à l'américaine") et que les films étrangers et indépendants sont devenus aussi rares qu'une Smart sur une autoroute californienne. Moi qui aurait bien aimé voir EVERYTHING MUST GO avec Will Ferrell et HESHER avec Joseph Gordon-Levitt et Natalie Portman, deux petits films indés sortis durant mon séjour, j'ai donc pu aller me gratter. Heureusement qu'il y avait BRIDESMAIDS (le 10 août en France).
De le même façon, un de mes grands plaisirs était de dénicher des CD introuvables en France, des albums de rappeurs tellement underground qu'ils ne franchissaient jamais l'Atlantique, des trucs qui, je le savais, ferait baver mes petits camarades qui s'empresseront d'en faire une K7. Il y avait aussi les DVD, les films jamais sortis en salles ou en DVD, des petits films indépendants récompensés à Sundance et autres. Le voyage aux Etats-Unis était alors le seul moyen de se les procurer pour un prix "raisonnable". Désormais, et ce fut la plus grande surprise (et déception) de mon récent voyage, les magasins de CD/DVD n'existent (presque) plus. Tower Records, la chaîne si emblématique de la musique en Californie (notamment avec son célèbre magasin sur le Sunset Strip près du Chateau Marmont), a fait faillite en 2006. Les magasins Sam Goody ont tous été transformé en F.Y.E et ne hantent plus que les malls des zones de très lointaines périphéries. Il reste bien des Best Buy mais quel est le plaisir d'acheter des DVD chez Best Buy (équivalent américain de Boulanger) ?
D'ailleurs, les malls, parlons-en ! Je me souvenais de ces temples de la consommation avant tout comme des temples de la jeunesse. Ça sentait un mélange de graillon, de cannelle et de barbe à papa. C'était rempli de salles de ciné, de magasins de disques et de jeux vidéo, de marques comme Fubu et Karl Kani, de gadgets fun et pop, de salles d'arcade, de fast-foods et de magasins de bonbons. Les stars du petit écran venaient y faire des séances de dédicaces. Les mecs venaient y draguer des filles venues y présenter leurs plus beaux apparats. Il y a encore dix ans, déambuler dans les allées d'un mall américain, c'était y rencontrer l'Amérique, la vraie. Désormais, une bonne partie de ces temples (surtout en Californie) ont été racheté par le groupe australien Westfield qui les a transformé en temple de la Desperate Housewives. Les odeurs sucrées ont été remplacés par des odeurs de parfum d'intérieur cheap; les magasins de la contre-culture ont été remplacés par des chaînes de vêtements aussi consensuels que Banana Republic et Abercrombie & Fitch; les salles d'arcade et les cinémas ont été virées ; les allées sont d'un blanc marbré immaculé ; les endroits pour squatter et glander avec les copains ont été purement et simplement éliminés. Bref, les seules jeunes que vous croisez désormais dans les malls sont la progéniture de cougars venues acheter leur nouveau string rose fuchsia chez Victoria's Secret. Même la culte Galleria de Sherman Oaks (QG des Valley Girls et mall des lycéens de FAST TIMES AT RIDGEMONT HIGH ou RETOUR VERS LE FUTUR 2) a été totalement défigurée par une rénovation destinée à concurrencer le visiblement plus attractif et récent mall Westfield situé à 2 miles de là.
Mais, heureusement, il y a des choses immuables. Des trucs qui feront de Los Angeles une ville à part dans mon coeur : le goût des Double Cheese Burger de In & Out, sans doute les plus bons burgers de fast-food du monde et uniquement disponible en Californie (et sud-ouest des Etats-Unis), la folie de Venice Beach, entre ces boutiques totalement dingues (le freakshow, les Kush doctors...), sa population d’artisans ambulants, de freaks en tous genres et de skaters, la fabuleuse ambiance de la 3rd Street à Santa Monica avec ces magasins coolos, ses cinémas et ses restaurants et évidemment tout le reste, les trucs de touristes absolument géniaux (la visite des studios, Sunset Boulevard, le Griffith Observatory qui éveille à chaque fois le souvenir de James Dean, Beverly Hills qui a quand même perdu de sa superbe depuis que Kelly Taylor a été remplacé par Naomi Clark...)
Et quelle sensation de découvrir pour la première fois le quartier de Downtown (recommandé par Aurore mais interdit par mes hôtes dans les 90's), l'impression de se retrouver dans une sorte de monde post-apocalyptique en pleine rénovation avec ses boutiques latino un peu cheap, son Grand Central Market où se cotoit dans un joyeux bordel toutes les communautés culinaires de la ville, ses bâtiments début 20e siècle à l'architecture incroyable (le Bradbury Building, vu dans BLADE RUNNER et 500 DAYS OF SUMMER est une expérience sublime) mais souvent en piteuse état depuis plusieurs décennies, ses vieux théâtres désaffectés mais aussi ses complexes ultra-modernes comme le Walt Disney Concert Hall de Frank Gehry.
De toute façon, changements ou pas, Internet ou pas, peu importe où vous allez à Los Angeles, vous êtes dans un film. Toujours. Je vous raconterais, un jour, quand je me suis retrouvé sur le tournage de ALERTE A MALIBU. Un jour. Et c'est ça la magie de cette ville. Derrière le béton et les autoroutes, il y a tous ces rêves qui ont traversé notre tête devant un grand ou un petit écran. Ces rêves, ils construisent la ville au quotidien. Et aucune ville dans le monde, aussi réelle, aussi brute, n'est construite que de rêve... Sauf Los Angeles.
Tu as raison Michael, depuis quelques années, le bonheur d'acheter Entertainment Weekly, Vanity Fair ou People dans un kiosque américain n'existe plus puisque nous lisons désormais ces magazines gratuitement et où qu'on soit dans le monde sur nos téléphones portables, nos laptops, nos ipads. Nous écoutons la même musique, voyons les même films et émissions de télé en simultané (moi qui me réjouissais comme toi de regarder mes émissions et séries préférées en live, au final, incapable de visionner 10mn d'émission/10mn de pub j'ai continué à les télécharger comme à Paris!!!).
RépondreSupprimerMais ce que tu déplores et qui faisait le charme de tes visites aux States, c'est quelque chose qui a changé dans notre vie ici aussi, non? Achètes-tu encore des disques, des DVD, des magazines à Paris? Moi non. Mon budget "culture" d'il y a 10 ans, je le dépense désormais chez Zara à Paris, Topshop à Londres, Forever21 aux U.S. D'ailleurs ce n'est pas un hasard si le mythique Virgin Megastore de Times Square à NY a été remplacé par le flagship de Forever21! Je ne sais pas du coup si depuis 10 ans les mecs se sont mis comme les filles à acheter des fringues cheap comme des fous, il faudra que tu me dises.
Du coup, le trip culturel "only in L.A", je me suis fait en privilégiant la salle de ciné (cinémathèque, chinese, ancien cinéma muet ou salles de quartier) plutôt que le film. La salle de concert plutôt que l'artiste (voir un groupe dont la tournée passe de toutes façons par Paris, mais au Wiltern). Ce n'est plus le contenu qui fait l'expérience mais le contenant.
Je terminerai sur une note de désaccord culinaire : j'ai oublié In n Out le jour où j'ai goûté Fatburger. Si tu es passé à côté il faut que tu y retournes vite! xoxo
J'ajoute que j'ai écrit ce commentaire de Paris en écoutant KDAY en streaming, et je confirme que ça n'a rien à voir avec le fait de l'écouter sur son autoradio en conduisant sur Sunset ;)
RépondreSupprimerhéhé excellent commentaire ! Je n'en attendais pas moins de toi sur le sujet ;)
RépondreSupprimerJ'avoue : je déplore la mort des magasins de disques mais je n'en achète plus. Mais j'achète encore des DVD et c'est surtout pour eux que j'aurais bien aimé croisé le chemin d'un Tower Records ou d'un Sam Goody :( Et surtout j'adore flâner dans les magasins de disques, décortiquer les rayons etc. j'aurais bien aimer retrouver ça : j'ai passé tellement de temps(et d'argent) dans ça à une époque que ça m'a vraiment manqué. Et pour faire le trip culturel "only in LA" comme toi avec des salles de quartier etc. (ce que j'aurais effectivement adoré faire) il aurait fallu que je reste plus longtemps et là, mes 5 jours à L.A., ce n'était pas suffisant.
Et c'est vrai que, comme toi, tout mon budget "culture" d'hier passe désormais dans les fringues, cheap ou non. D'ailleurs, le seuls trucs que je me suis acheté là-bas sont des fringues.
Alors là, pour le Fatburger, tu viens de me frapper avec un énorme éclair de regret. Figure-toi qu'il y en avait un juste en face de mon hôtel et que le soir où on est arrivé on s'est sérieusement posé la question d'y aller ou pas, pour, au final, se rabattre sur une salade de The Whole Food. *regret*
Il va donc falloir que j'y retourne... VITE ! :))
Il reste quand même une mecque pour les disques/dvd : Amoeba! http://3.bp.blogspot.com/-5wkUukZfcXU/Tc2WoaCOWEI/AAAAAAAAFYU/_0tF_YsezPo/s1600/IMG_1992.JPG
RépondreSupprimerhan mais oui ! T'as posté la photo sur ton blog un jour avant que je parte et du coup j'étais tellement satellisé que j'ai complètement oublié de te demander où ça se situait. Ca a l'air tellement dingue, exactement le genre d'endroit dans lequel j'aurais pu rester des heures et des heures.
RépondreSupprimerBon, bah, même conclusion que le dernier com : il faut donc que j'y retourne... VITE !!! (mais cette fois avec toi pour que tu me serves de guide :D )
bah oui!
RépondreSupprimer"Bon, bah, même conclusion que le dernier com : il faut donc que j'y retourne... VITE !!! (mais cette fois avec toi pour que tu me serves de guide :D )"
RépondreSupprimerPas mal la tentative d'emballage ^^
Très intéressant ton article, j'ai toujours rêvé d'aller dans ces grandes villes américaines surtout quand j'étais petit (années 90) et que je regardais les films comme l'arme fatale ou encore les nombreux films d'action de Bruce Willis.
Sinon, Pamela en vrai, ça le fait ? ^^
Tu es de retour Michael? C'était bien alors ton voyage à LA, je n'y suis allée qu'une seule fois, à peine quelques jours, à quinze ans. Je n'en garde pas un souvenir très fort et ton post me donne vraiment envie d'y retourner et de voir ça avec des yeux d'adulte nourrie à la culture pop (et à Brandon et Brenda!).
RépondreSupprimer@Magali : Je suis de retour. C'était trop cool. Les yeux nourris à la pop culture, c'est clairement le seul moyen de découvrir et aimer cette ville. Sans ça, clairement, on passe à côté... :)
RépondreSupprimer@Joaquin : Malheureusement, le jour où je me suis retrouvé sur le tournage de Alerte à Malibu, il n'y avait pas Pamela Anderson. Il n'y avait que Yasmine Bleeth et Alexandra Paul. ;)
RépondreSupprimer