A l'heure de YouTube, le clip vidéo n'a plus guère qu'une seule utilité : faire parler de soi - qu'on soit une pop star multimillionaire ou à un groupe rock débutant. La forme change - racoleur pour la pop star, inventif et bricolo pour le groupe rock - mais le but est identique : faire la promotion de sa musique. Le clip est devenu une pub.
A l'heure de MTV, c'était une autre affaire. A l'époque où la chaîne ne diffusait pas que de la télé-réalité, le clip servait à sublimer la musique en ajoutant une couche de "visuel". Au delà de la pochette de disques et de la musique elle-même, le clip était utilisé par les artistes (et leur maison de disques) comme une manière de faire de musicos anonymes des pop stars, de celles qui font rêver et fantasmer - comme le faisaient les stars de cinéma. Ce n'est pas pour rien que les artistes ayant le mieux exploité les clips sont ceux qui, aujourd'hui, survivent le mieux aux modes. Madonna, d'album en album, de clips en clips, maintient l'intérêt en changeant d'univers, en devenant une prêtresse gothique un jour, une cowgirl un autre. Elle change de rôle comme le ferait n'importe quelle actrice soucieuse de ne pas être catégorisée dans un seul et même rôle - façon unique de maintenir sa carrière à flot. Et de cette façon, le musicien devient une icône, un fantasme qui s'installe profondément dans le cerveau - peu importe son niveau de notoriété.
Outre l'aspect commercial évidemment inévitable, les clips avaient pour but ultime de sublimer ce qui ne l'est pas forcément à la base (et tant mieux si les deux étaient combinés), de vous faire aimer une musique que vous n'auriez pas forcément su apprécier sans la vidéo. Bref, la vraie définition du clip - en tous les cas comme ma génération l'appréhende. Ce genre de clips, on en voit plus des masses ces dernières années.
Mais des fois, on tombe sur des trucs comme "Open Your Eyes" de Snow Patrol. Quand je l'ai entendu sur l'album, cette chanson, je ne l'aimais pas particulièrement. Elle ne me faisait ni chaud ni froid. Puis j'ai vu le clip et là j'ai vraiment entendu.
Lorsque vous regardez les 8'40" du court-métrage de Claude Lelouch C'ETAIT UN RENDEZ-VOUS, vous voyez un truc un peu monotone rythmé par le seul bruit du moteur de la Mercedes au centre du film. Mais vous avez la force du concept et de l'image. En le réduisant à 5'51" et en y superposant la fameuse chanson de Snow Patrol, vous avez quelque chose qui ressemble à du suspense, quelque chose qui vous fait vous accrocher à ces quelques minutes d'images et de musique pour attendre le dénouement - d'une simplicité assez bouleversante.
La musique vous fait ressentir l'intensité de l'image. L'image vous fait ressentir la mélancolie de la musique. Chacun sublime l'autre. Vous avez un clip. Un vrai.
"Open Your Eyes" ne correspond ainsi à aucun moment de ma vie - comme les autres Notebook Songs. Quand je l'entends, elle ne réveille pas en moi de la nostalgie, de la tristesse, de la mélancolie d'un moment passé ou tout autre émotion que vous associez souvent à une chanson pop. "Open Your Eyes" me fait juste penser à un rendez-vous. Un simple rendez-vous. C'est souvent à cette chanson que je pense quand je rejoins quelqu'un que j'aime, quelqu'un à qui j'ai envie de plaire plus que tout. Cette chanson me fait penser aux battements de mon coeur, à la pression, à la peur de ne pas arriver à l'heure, à l'espoir que ça se passe bien.
Et elle me fait penser à ça juste par la grâce de ce clip...
A l'heure de MTV, c'était une autre affaire. A l'époque où la chaîne ne diffusait pas que de la télé-réalité, le clip servait à sublimer la musique en ajoutant une couche de "visuel". Au delà de la pochette de disques et de la musique elle-même, le clip était utilisé par les artistes (et leur maison de disques) comme une manière de faire de musicos anonymes des pop stars, de celles qui font rêver et fantasmer - comme le faisaient les stars de cinéma. Ce n'est pas pour rien que les artistes ayant le mieux exploité les clips sont ceux qui, aujourd'hui, survivent le mieux aux modes. Madonna, d'album en album, de clips en clips, maintient l'intérêt en changeant d'univers, en devenant une prêtresse gothique un jour, une cowgirl un autre. Elle change de rôle comme le ferait n'importe quelle actrice soucieuse de ne pas être catégorisée dans un seul et même rôle - façon unique de maintenir sa carrière à flot. Et de cette façon, le musicien devient une icône, un fantasme qui s'installe profondément dans le cerveau - peu importe son niveau de notoriété.
Outre l'aspect commercial évidemment inévitable, les clips avaient pour but ultime de sublimer ce qui ne l'est pas forcément à la base (et tant mieux si les deux étaient combinés), de vous faire aimer une musique que vous n'auriez pas forcément su apprécier sans la vidéo. Bref, la vraie définition du clip - en tous les cas comme ma génération l'appréhende. Ce genre de clips, on en voit plus des masses ces dernières années.
Mais des fois, on tombe sur des trucs comme "Open Your Eyes" de Snow Patrol. Quand je l'ai entendu sur l'album, cette chanson, je ne l'aimais pas particulièrement. Elle ne me faisait ni chaud ni froid. Puis j'ai vu le clip et là j'ai vraiment entendu.
Lorsque vous regardez les 8'40" du court-métrage de Claude Lelouch C'ETAIT UN RENDEZ-VOUS, vous voyez un truc un peu monotone rythmé par le seul bruit du moteur de la Mercedes au centre du film. Mais vous avez la force du concept et de l'image. En le réduisant à 5'51" et en y superposant la fameuse chanson de Snow Patrol, vous avez quelque chose qui ressemble à du suspense, quelque chose qui vous fait vous accrocher à ces quelques minutes d'images et de musique pour attendre le dénouement - d'une simplicité assez bouleversante.
La musique vous fait ressentir l'intensité de l'image. L'image vous fait ressentir la mélancolie de la musique. Chacun sublime l'autre. Vous avez un clip. Un vrai.
"Open Your Eyes" ne correspond ainsi à aucun moment de ma vie - comme les autres Notebook Songs. Quand je l'entends, elle ne réveille pas en moi de la nostalgie, de la tristesse, de la mélancolie d'un moment passé ou tout autre émotion que vous associez souvent à une chanson pop. "Open Your Eyes" me fait juste penser à un rendez-vous. Un simple rendez-vous. C'est souvent à cette chanson que je pense quand je rejoins quelqu'un que j'aime, quelqu'un à qui j'ai envie de plaire plus que tout. Cette chanson me fait penser aux battements de mon coeur, à la pression, à la peur de ne pas arriver à l'heure, à l'espoir que ça se passe bien.
Et elle me fait penser à ça juste par la grâce de ce clip...
Effectivement Snow Patrol a parfaitement utilisé les images de Lelouch pour donner un visage à la chanson. Ce que je préfère c'est le côté aérien et presque contemplatif qui s'en dégage, malgré le mouvement et la fluidité.
RépondreSupprimerEn concert à l'Olympia l'été dernier, les images étaient diffusées sur scène pendant que le groupe jouait la chanson ;)
Marrant, je l'ai réécouté y'a pas longtemps ce morceau :)
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