Durant l'été 1996, je me rendais pour la troisième fois aux Etats-Unis. A Atlanta. J'avais 17 ans. J'étais en séjour linguistique ce qui veut dire que, pendant 1 mois, je vivrais avec une famille "du cru" à faire à peu près tout ce que l'ado du foyer ferait pendant son été soit 1/ faire le tour du mall local au moins une fois par jour, 2/ se réunir chez les uns ou les autres pour écouter de la musique d'Américain moyen (Dave Matthews Band etc.), 3/ se baigner dans la piscine du country club local, 4/ aller au cinéma.
Cet été-là, outre des films comme LE PROFESSEUR FOLDINGUE ou LE DROIT DE TUER, j'ai donc découvert dans un multiplexe américain le blockbuster ultime de cet été 96 : INDEPENDENCE DAY. Entouré de centaines d'Américains en folie, sur le coup, j'ai à peine noté le caractère "patriotique" du film. En fait, sur le coup, pour moi, le film de Roland Emmerich, c'était surtout des répliques badass à n'en plus finir (genre "Nuke 'em. Let's nuke the bastards") et lorsque vint le fameux discours de Bill Pullman :
J'ai eu des frissons, des putains de frissons comme tout bon Américain nourri à la viande aux hormones qui se trouvait dans la salle avec moi. Mes poils se sont littéralement dressés dans un grand moment de fraternité (impérialiste) franco-américaine. J'étais conquis - au sens propre comme familier. Charles De Gaulle pouvait bien se retourner dans sa tombe. A ce moment là, l'idée de voir le Président atomiser à bord de son F-16 une bande d'aliens belliqueux me faisait prêter allégeance à la bannière étoilée aussi vite que Pétain à l'Allemagne nazie avec l'idée de gazer du juif.
C'est pourquoi, à mon retour au pays du Camembert, alors que le film sortait à peine, je vis l'incompréhension dans les yeux de mes petits camarades. Tous, sans exception, ne parvenaient à comprendre mon engouement. Tous, jeunes rebelles de classe moyenne, n'y voyaient que la démonstration de l’Américanisme primaire, la manifestation de pouvoir et auto-centrée d'une Amérique toute puissante qui ferait un gros d'honneur au monde entier en lui hurlant de se prosterner et de lui baiser ses pieds assaisonnés à la sauce barbecue.
Ils n'avaient pas tort.
C'est juste qu'on s'en fout. Personne ne se plaint que Woody Allen fasse des films avec des New-Yorkais juifs névrosés. Personne ne se plaint que David Lynch fasse des films bizarres. Personne ne se plaint que Pedro Almodovar fasse des films avec plein de couleurs sur les murs. Personne ne se plaint que Spielberg fasse des films avec des extra-terrestres. Personne ne se plaint que Sofia Coppola fasse des films avec des jeunes filles qui s'ennuient. Personne ne devrait se plaindre que les Américains fassent des films patriotiques. Si les Américains se mettaient à faire des films avec des bobos trentenaires névrosés qui vont chercher leur baguette, oui, là, tout le monde aurait le droit de se plaindre. Tout simplement, parce qu'ils auraient fait des films français. Et il n'y a que les Français qui ont le droit de faire des films français. Mais le patriotisme appartient aux Américains comme la mauvaise humeur appartient aux Français. Comment leur reprocher de faire des films qui leur ressemblent ?
Dans un film américain, il doit y avoir des répliques badass. Il doit y avoir des combats de vaisseaux spatiaux, des grands discours avec des violons. Dans un film américain, c'est les Américains qui gagnent et les Russes (ou les Arabes) qui perdent. C'est comme ça ! Ils ont Heidi Montag, Sarah Palin, Brett Michaels et Snooki, laissons-leur au moins le droit d'atomiser des méchants sur grand écran.
Et donc, moi, j'aimais bien voir, dans les années 80 et 90 des vrais films américains, des films avec des codes américains, bourrés de références qu'on s'amusait à décrypter ("Pierre Cardin" à la place de "Calvin Klein" dans RETOUR VERS LE FUTUR) et de situations à la frontière de la science-fiction (les flingues sur-dimensionnés de COBRA ou de John Matrix...). Des films qui parvenaient à en dire beaucoup sur la culture ricaine, avec tout ce qu'elle comportait de fun mais aussi de violence. Car, aussi décérébrés soient certains films, ils étaient quand même de bons indicateurs d'une culture et poussaient à aller plus loin (oui, même INDEPENDENCE DAY!). Mais tout ça semble sur le point de se terminer. Les films Américains faits pour les Américains autrefois exportés en masse et brut de décoffrage comme aujourd'hui des chaussettes "Made in China", c'est fini...
Quand Adam McKay entreprit de pitcher aux studios Paramount son idée pour la suite de son succès de l'été 2004, ANCHORMAN : THE LEGEND OF RON BURGUNDY, il se disait assez naturellement que c'était dans la poche d'avance. Le film avait coûté à peine 20 millions de dollars et en avait rapporté plus de 90 au box-office. Pas la peine d'avoir fait HEC pour comprendre qu'une suite ne pourrait faire que mieux. Mais il y avait un problème : sur cette recette largement bénéficiaire pour le studio, seuls 5% étaient à attribuer au marché international (hors-USA). Et c'était loin d'être assez pour les cols blancs du studio. Ce fut donc un NON pour Adam McKay et ses acteurs, au premier rang desquels se trouvaient pourtant quelques grosses pointures du box-office US, de Will Ferrell à Steve Carrell.
Le problème pour McKay : son présentateur télé 70's machiste et arrogant ne parle pas aux ados coréens, brésiliens ou français. Ils ne parlent qu'aux Américains. Il y a 10 ou 15 ans, cela n'aurait pas été un problème. Aujourd'hui, empêtrés dans la pire crise économique de leur histoire, avec les ventes de DVD en chute libre et les entrées en salles en quasi-stagnation depuis près de 10 ans, les studios de cinéma américains ont décidé de concentrer leurs efforts sur "le reste du monde" qui leur rapporte près de deux fois plus en 2010 qu'en 2000.
L'argent que le studio aurait pu dépenser sur le 100% américain ANCHORMAN 2 a alors été placé sur le (plus anglais) prochain film de Sacha Baron Cohen, un des rares comiques anglo-saxons qui ait réussi à passer les frontières grâce à ses films BORAT et BRUNO. Pendant ce temps-là, McKay dut se rabattre sur les studios Sony pour, cette fois, leur proposer un picth "plus global", à savoir l'histoire de deux flics losers qui ne mettraient plus "seulement" en scène des comiques inconnus du public mondial mais des stars comme Mark Wahlberg, Eva Mendes, The Rock et Samuel L. Jackson.
Cette fois, avec VERY BAD COPS, finies les blagues référencées et les clins d'oeil à tout un pan de pop culture yankee. Cette fois, place à l'action et aux vannes globalisées. Pour l'anecdote, Sony demanda même à McKay de remplacer la vanne récurrente sur le joueur de base-ball Derek Jeter en retournant les dites scènes avec les joueurs de foot Beckham et Ronaldo (finalement indisponibles) !
Cette globalisation du cinéma américain aurait peut-être plu à mes petits camarades de lycée. Reste que, par rapport à ANCHORMAN (et les deux films suivants du duo McKay/Ferrell), VERY BAD COPS a perdu en drôlerie, en impertinence et en originalité ce qu'il a gagné en spectateurs internationaux (Sur 282 millions de dollars de recettes, 27% sont à attribuer au box-office international). Car on peut reprocher, nous Français, au cinéma américain d'être patriotique, auto-centré et arrogant, je trouve ça beaucoup plus intéressant (voir pédagogique) qu'un cinéma sans âme, formaté, capable de plaire à tous les publics à travers le monde - ceci étant valable autant pour les comédies (forcément depuis toujours difficilement exportables) que pour les blockbusters.
C'est la maladie AVATAR. Grace à une formule narrative éculée compréhensible par 95% de la population mondiale, le film a récolté près de 73% de ces recettes hors des Etats-Unis. Ce chiffre, dans l'Histoire du cinéma, n'avait jamais été franchie - y compris par TITANIC. Et il est annonciateur d'une tendance lourde. Le cinéma, c'est de plus en plus comme la fabrication des chaussettes. C'est mondialisé. Si un jour, vous aviez cru que le cinéma français se laisserait bouffer tout cru, laissez-moi vous dire que ce n'est pas le cas, en tous les cas pour l'instant. Pour l'instant, c'est le cinéma américain qui se fait bouffer tout cru. Il se fait bouffer (volontairement) par 1,3 milliards de Chinois, 1 milliard d'Indiens ou encore 730 millions d'Européens qui en ont profité, au passage, pour lui sucer toute sa substantifique moelle puis pour le noyer dans une gigantesque masse de cerveaux tous très différents.
Donc, désormais, si vous voulez voir des divertissements qui tâchent dans lesquels de vaillants américains défoncent la gueule de méchants terroristes et/ou trafiquants de drogues et/ou aliens sur fond de bannière étoilée et de discours patriotique, il va falloir ressortir les vieilles VHS de votre intégrale Schwarzenegger. En attendant que Michael Bay reprenne du poil de la bête...
Cet été-là, outre des films comme LE PROFESSEUR FOLDINGUE ou LE DROIT DE TUER, j'ai donc découvert dans un multiplexe américain le blockbuster ultime de cet été 96 : INDEPENDENCE DAY. Entouré de centaines d'Américains en folie, sur le coup, j'ai à peine noté le caractère "patriotique" du film. En fait, sur le coup, pour moi, le film de Roland Emmerich, c'était surtout des répliques badass à n'en plus finir (genre "Nuke 'em. Let's nuke the bastards") et lorsque vint le fameux discours de Bill Pullman :
"We are fighting for our right to live. To exist. And should we win the day, the Fourth of July will no longer be known as an American holiday, but as the day the world declared in one voice: "We will not go quietly into the night!" We will not vanish without a fight! We're going to live on! We're going to survive! Today we celebrate our Independence Day!"
J'ai eu des frissons, des putains de frissons comme tout bon Américain nourri à la viande aux hormones qui se trouvait dans la salle avec moi. Mes poils se sont littéralement dressés dans un grand moment de fraternité (impérialiste) franco-américaine. J'étais conquis - au sens propre comme familier. Charles De Gaulle pouvait bien se retourner dans sa tombe. A ce moment là, l'idée de voir le Président atomiser à bord de son F-16 une bande d'aliens belliqueux me faisait prêter allégeance à la bannière étoilée aussi vite que Pétain à l'Allemagne nazie avec l'idée de gazer du juif.
C'est pourquoi, à mon retour au pays du Camembert, alors que le film sortait à peine, je vis l'incompréhension dans les yeux de mes petits camarades. Tous, sans exception, ne parvenaient à comprendre mon engouement. Tous, jeunes rebelles de classe moyenne, n'y voyaient que la démonstration de l’Américanisme primaire, la manifestation de pouvoir et auto-centrée d'une Amérique toute puissante qui ferait un gros d'honneur au monde entier en lui hurlant de se prosterner et de lui baiser ses pieds assaisonnés à la sauce barbecue.
Ils n'avaient pas tort.
C'est juste qu'on s'en fout. Personne ne se plaint que Woody Allen fasse des films avec des New-Yorkais juifs névrosés. Personne ne se plaint que David Lynch fasse des films bizarres. Personne ne se plaint que Pedro Almodovar fasse des films avec plein de couleurs sur les murs. Personne ne se plaint que Spielberg fasse des films avec des extra-terrestres. Personne ne se plaint que Sofia Coppola fasse des films avec des jeunes filles qui s'ennuient. Personne ne devrait se plaindre que les Américains fassent des films patriotiques. Si les Américains se mettaient à faire des films avec des bobos trentenaires névrosés qui vont chercher leur baguette, oui, là, tout le monde aurait le droit de se plaindre. Tout simplement, parce qu'ils auraient fait des films français. Et il n'y a que les Français qui ont le droit de faire des films français. Mais le patriotisme appartient aux Américains comme la mauvaise humeur appartient aux Français. Comment leur reprocher de faire des films qui leur ressemblent ?
Dans un film américain, il doit y avoir des répliques badass. Il doit y avoir des combats de vaisseaux spatiaux, des grands discours avec des violons. Dans un film américain, c'est les Américains qui gagnent et les Russes (ou les Arabes) qui perdent. C'est comme ça ! Ils ont Heidi Montag, Sarah Palin, Brett Michaels et Snooki, laissons-leur au moins le droit d'atomiser des méchants sur grand écran.
Et donc, moi, j'aimais bien voir, dans les années 80 et 90 des vrais films américains, des films avec des codes américains, bourrés de références qu'on s'amusait à décrypter ("Pierre Cardin" à la place de "Calvin Klein" dans RETOUR VERS LE FUTUR) et de situations à la frontière de la science-fiction (les flingues sur-dimensionnés de COBRA ou de John Matrix...). Des films qui parvenaient à en dire beaucoup sur la culture ricaine, avec tout ce qu'elle comportait de fun mais aussi de violence. Car, aussi décérébrés soient certains films, ils étaient quand même de bons indicateurs d'une culture et poussaient à aller plus loin (oui, même INDEPENDENCE DAY!). Mais tout ça semble sur le point de se terminer. Les films Américains faits pour les Américains autrefois exportés en masse et brut de décoffrage comme aujourd'hui des chaussettes "Made in China", c'est fini...
Quand Adam McKay entreprit de pitcher aux studios Paramount son idée pour la suite de son succès de l'été 2004, ANCHORMAN : THE LEGEND OF RON BURGUNDY, il se disait assez naturellement que c'était dans la poche d'avance. Le film avait coûté à peine 20 millions de dollars et en avait rapporté plus de 90 au box-office. Pas la peine d'avoir fait HEC pour comprendre qu'une suite ne pourrait faire que mieux. Mais il y avait un problème : sur cette recette largement bénéficiaire pour le studio, seuls 5% étaient à attribuer au marché international (hors-USA). Et c'était loin d'être assez pour les cols blancs du studio. Ce fut donc un NON pour Adam McKay et ses acteurs, au premier rang desquels se trouvaient pourtant quelques grosses pointures du box-office US, de Will Ferrell à Steve Carrell.
Le problème pour McKay : son présentateur télé 70's machiste et arrogant ne parle pas aux ados coréens, brésiliens ou français. Ils ne parlent qu'aux Américains. Il y a 10 ou 15 ans, cela n'aurait pas été un problème. Aujourd'hui, empêtrés dans la pire crise économique de leur histoire, avec les ventes de DVD en chute libre et les entrées en salles en quasi-stagnation depuis près de 10 ans, les studios de cinéma américains ont décidé de concentrer leurs efforts sur "le reste du monde" qui leur rapporte près de deux fois plus en 2010 qu'en 2000.
L'argent que le studio aurait pu dépenser sur le 100% américain ANCHORMAN 2 a alors été placé sur le (plus anglais) prochain film de Sacha Baron Cohen, un des rares comiques anglo-saxons qui ait réussi à passer les frontières grâce à ses films BORAT et BRUNO. Pendant ce temps-là, McKay dut se rabattre sur les studios Sony pour, cette fois, leur proposer un picth "plus global", à savoir l'histoire de deux flics losers qui ne mettraient plus "seulement" en scène des comiques inconnus du public mondial mais des stars comme Mark Wahlberg, Eva Mendes, The Rock et Samuel L. Jackson.
Cette fois, avec VERY BAD COPS, finies les blagues référencées et les clins d'oeil à tout un pan de pop culture yankee. Cette fois, place à l'action et aux vannes globalisées. Pour l'anecdote, Sony demanda même à McKay de remplacer la vanne récurrente sur le joueur de base-ball Derek Jeter en retournant les dites scènes avec les joueurs de foot Beckham et Ronaldo (finalement indisponibles) !
Cette globalisation du cinéma américain aurait peut-être plu à mes petits camarades de lycée. Reste que, par rapport à ANCHORMAN (et les deux films suivants du duo McKay/Ferrell), VERY BAD COPS a perdu en drôlerie, en impertinence et en originalité ce qu'il a gagné en spectateurs internationaux (Sur 282 millions de dollars de recettes, 27% sont à attribuer au box-office international). Car on peut reprocher, nous Français, au cinéma américain d'être patriotique, auto-centré et arrogant, je trouve ça beaucoup plus intéressant (voir pédagogique) qu'un cinéma sans âme, formaté, capable de plaire à tous les publics à travers le monde - ceci étant valable autant pour les comédies (forcément depuis toujours difficilement exportables) que pour les blockbusters.
C'est la maladie AVATAR. Grace à une formule narrative éculée compréhensible par 95% de la population mondiale, le film a récolté près de 73% de ces recettes hors des Etats-Unis. Ce chiffre, dans l'Histoire du cinéma, n'avait jamais été franchie - y compris par TITANIC. Et il est annonciateur d'une tendance lourde. Le cinéma, c'est de plus en plus comme la fabrication des chaussettes. C'est mondialisé. Si un jour, vous aviez cru que le cinéma français se laisserait bouffer tout cru, laissez-moi vous dire que ce n'est pas le cas, en tous les cas pour l'instant. Pour l'instant, c'est le cinéma américain qui se fait bouffer tout cru. Il se fait bouffer (volontairement) par 1,3 milliards de Chinois, 1 milliard d'Indiens ou encore 730 millions d'Européens qui en ont profité, au passage, pour lui sucer toute sa substantifique moelle puis pour le noyer dans une gigantesque masse de cerveaux tous très différents.
Donc, désormais, si vous voulez voir des divertissements qui tâchent dans lesquels de vaillants américains défoncent la gueule de méchants terroristes et/ou trafiquants de drogues et/ou aliens sur fond de bannière étoilée et de discours patriotique, il va falloir ressortir les vieilles VHS de votre intégrale Schwarzenegger. En attendant que Michael Bay reprenne du poil de la bête...
Il y a un petit problème dans ton récit puisqu'Independance Day a été tourné en 1995 et est sorti en juillet 1996 aux Etats-Unis.
RépondreSupprimerNon mais ouais ! Je me suis embrouillé dans mes souvenirs... Je vais corriger ça. ;-)
RépondreSupprimerMerci de me l'avoir fait remarquer !
J'y été !!! à la séance Independance Day. Mon premier Drive In.... A côté du pick up. les dialogues sur la radio. Toute la petite famille sur des chaises pliantes. Independance Day sous les étoiles à Warwick NY.
RépondreSupprimerLorsque ce film est passé en France, il existait encore Rien à Cirer sur France Inter. La chronique de Didier Porte sur Independance Day a fini de rendre ce film inoubliable. Via entre autres des répliques du genre : "Et comme c'est une stripteaseuse qui a son permis poids lourd...". Le drapeau US à la 3ème minute du film.... Merci beaucoup. pour ce flash back jeune Marty Mc Fly.
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Marie
Je connais Independance Day par coeur et ne cesserai de revendiquer mon amour pour ce film et ce cinéma-là.
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