30 septembre 2010

La Rupture

J'ai trop de chansons et de films d'amour, de scènes, de déclarations et de dialogues romantiques dans la tête. C'est mon problème. C'est pour ça que je suis toujours célibataire. Je sais bien que tout est dans ma tête. Mais que voulez-vous, je suis un idéaliste. Je ne veux pas forcément que ça se passe comme dans un film, avec le happy-end, les petits oiseaux et la morale qui fait frissonner le coeur des adolescentes. Je suis un peu "vieux" pour ça. J'ai passé l'âge. Quand j'avais 15 ans, sûrement. Mais à 30 ans passé, ce serait signe d'un déséquilibre certain de ma part. Et vous auriez raison de vous inquiéter pour moi.

Pas comme dans un film. Mais à la manière d'un film. Certes la nuance est subtile mais le concept est simple : ce n'est pas une question de forme mais de fond. Quand vous mettez bout à bout toutes les déclarations enflammées, les paroles de chansons désespérées, les scènes de poursuite insensées et autres mélodies mélancoliques qui ont traversés votre cerveau depuis votre naissance, vous espérez ressentir (au moins une partie de) la même chose (au moins une fois) dans votre vie. Vous espérez pouvoir entendre une chose aussi touchante que "You Had Me At Hello" ou dire des choses comme "You Complete Me" - et que ça se passe au milieu d'une réunion féministe avec du Bruce Springsteen en fond sonore n'est qu'accessoire. Car, oui, ce qui compte, ce sont les mots. Je voudrais un jour pouvoir entendre et dire des mots qui auraient l'air de sortir d'un film de Cameron Crowe. Je crois, sincèrement, que le jour où vous rencontrez la bonne personne, ces mots-là vous viennent naturellement et je crois que, à ce moment-là, vous savez.

Des mots comme ceux-là, j'imagine que Cameron Crowe en a réservé des encore plus beaux à Nancy Wilson. Le journaliste/écrivain/scénariste/réalisateur avait 25 ans quand il commença à sortir avec Nancy Wilson, co-leader du groupe de rock Heart. Et il a su. Les deux sont restés près de 26 ans ensemble. C'est long 26 ans. Mais c'est beau aussi. Comprenez-moi bien : je ne parle pas de mariage ou de conneries comme ça juste bonnes à terminer en fanfare des comédies romantiques. Je parle d'un garçon. Je parle d'une fille. Je parle de la rencontre de deux êtres capables de se réunir pour former un tout plus cohérent. Je parle d'engagement. Je parle de fidélité. Je parle même d'optimisme. Je parle de courage aussi.

C'est un peu tout ça que m'inspirait la relation de Cameron Crowe et de Nancy Wilson. Même si, bien sûr, je ne les connaissais pas (Duh). D'abord parce que leur relation ("officialisée" par un mariage en 1986) apparaissait comme une sorte d'exception dans un showbiz américain où les mariages de plus de 20 ans sont aussi rares que les gros mots dans une production Disney. Pour les 50 ans de mariage de Paul Newman et Joanne Woodward, combien de Chad Michael Murray/Sophia Bush, Drew Barrymore/Tom Green, Lisa Marie Presley/Nicolas Cage ou Angelina Jolie/Billy Bob Thornton. Je pourrais continuer comme ça, encore et encore. Ensuite parce que Cameron Crowe.

Oui. Cameron Crowe. Le type qui a donné à John Cusack un radio-cassette pour hurler à Ione Skye "In your eyes, the light the heat, in your eyes, I am complete, in your eyes, I see the doorway to a thousand churches, in your eyes, the resolution of all, the fruitless searches, in your eyes, I see the light and the heat, in your eyes, oh, I want to be that complete, I want to touch the light, the heat I see in your eyes". Le type qui a offert à Tom Cruise des mots comme "We live in a cynical world. A cynical world. And we work in a business of tough competitors. I love you. You... complete me." Un type qui est capable d'écrire des films entier sans la moindre goûte de cynisme, de pessimisme et de méchanceté tout en parvenant à faire résonner ses mots comme les plus réalistes et naturels qui soient. Un type pour qui l'idée du romantisme et de la fidélité n'est pas juste un concept bon à attirer des adolescentes en manque de guimauve mais une vraie philosophie de vie. Un type capable d'aimer plus que lui-même une fille toute sa vie.

C'est pourquoi, quand on a appris son divorce il y a quelques jours, annonçant par la même occasion qu'il était séparé de Nancy Wilson depuis deux ans, j'ai eu mal. J'ai eu mal au coeur et mal à l'âme. Si Cameron Crowe, avec ses films, avec ses mots et tout ce qu'ils pouvaient, peuvent et pourront un jour représenter, divorce, que me reste-t-il, à moi ? Une partie des idéaux dont je parlais plus haut partent en fumée.

Alors, bien sûr, je m'en remettrais. On s'en remet toujours. Peut-être que je suis ainsi devenu (un peu) moins naïf, moins idéaliste, plus réaliste et, même si je voudrais tout faire pour lutter contre cela, plus cynique. Peut-être que c'est pour le mieux... Peut-être.


28 septembre 2010

Notebook Song #4 : Today

On était en 1993. J'avais 14 ans. Je rentrais en seconde et je m'apprêtais, je crois, à vivre la pire année scolaire de ma vie. Je n'en ai jamais vraiment discuté avec qui que ce soit donc je ne peux pas dire si l'expérience est commune mais le passage de la tranquillité du collège à l'effervescence du lycée s'est faite, pour moi, dans la douleur. A vrai dire, ça m'a même rendu malade. Ce genre de maladie de la tête qui se répand sournoisement dans votre corps.

Aujourd'hui, grâce à ce blog et Twitter, je rencontre plein de gens avec qui le courant passe immédiatement. J'ai rencontré "dans la vraie vie" des gens comme Ariane, Vanessa, Aurore, Jonathan, Sophie Marie ou Maxime parce que le feeling passait tellement bien dans la virtualité qu'il était impossible qu'il ne passe pas aussi bien dans la réalité. Aujourd'hui, trouver des gens qui partagent votre sensibilité et vos passions et créer de vrais liens d'amitié ne me semble donc pas une chose des plus compliquée - à condition de bien le vouloir.

En passant du collège au lycée en 1993, aucun des outils précités n'existaient et trouver des gens que vous comprenez et qui vous comprennent n'est pas la chose la plus facile. Au contraire, c'est la chose la plus difficile au monde. Surtout quand vous avez 14 ans, que vous n'êtes pas franchement bien dans vos baskets et que les choses les plus communément acceptables à aimer dans une ville de province des plus mornes tels que le foot, le sport en général voire les quelques groupes mainstream qui passent à la radio ne provoquent en vous qu'indifférence, voire dégoût.

Dans ces cas-là, ce qui se passe alors, c'est que vous vous accoquinez avec ceux de votre classe 1/ qui le veulent bien, 2/ qui ont la sensibilité la plus proche, 3/ que vous connaissez depuis le plus longtemps. Mais, au final, vous le savez bien, au fond de vous, tout ça ne durera pas. Le temps d'une, voire deux années scolaires tout au plus. En attendant, vous faites avec. Vous n'avez pas (encore) trouvé celui ou celle qui vous aidera à vous sentir mieux dans vos baskets mais vous prenez votre mal en patience. Il faut bien vous y faire, face aux moqueries des gros lourds de l'équipe de rugby, vous êtes (toujours) seuls. J'étais toujours seul.

On était en 1993. J'avais 14 ans. Je n'avais pas trouvé ceux ou celles qui partageaient mes goûts et ma sensibilité. Et les seules personnes que je fréquentais (pour les raisons sûrement évoquées ci-dessus) écoutaient du rock. Alors, de toute mon adolescence, je n'ai jamais écouté autant de rock que cette année-là. Par la force des choses (ou pas), comme tout bon teenager blanc du début des années 90, je me suis pris de plein fouet le grunge. Ça avait commencé par Nirvana. C'est pas très original mais c'est comme ça. Ça s'est poursuivi avec le film SINGLES de Cameron Crowe. Ça s'est confirmé avec Soundgarden mais surtout avec Smashing Pumpkins. Y a-t-il lien de cause à effet entre la solitude et la mélancolie puissante qui m'assaillait le cerveau et le corps à cette époque là et ma soudaine passion pour ces groupes ? J'ai envie de dire non. Pour la simple et bonne raison que le Hip Hop m'a beaucoup plus aidé à les surmonter les années qui ont suivi. Mais je dois tout de même me rendre à l'évidence. Il y a un lien. Quand je repense à cette année-là, je repense en effet à ces chansons et pas à d'autres. A Smell Like Teen Spirit de Nirvana. A Would? de Alice In Chains. A Daughter de Pearl Jam. A Black Hole Sun de Soundgarden. Mais surtout à Today des Smashing Pumpkins.

Today est une sorte de madeleine de Proust. Mais pas forcément de celle qui fait remonter en vous les bons souvenirs d'une enfance insouciante. Plutôt de celle qui fait remonter quelques uns des pires moments de votre adolescence. Le mal-être. Les moqueries. Les filles qui ne vous regardent pas. La solitude. Je pense à ça quand j'écoute Today. Vous allez me dire que c'est normal. Après tout, la chanson parle de pensées suicidaires et de dépression. Mais ce n'est pas forcément le plus important. D'abord parce que j'étais pas forcément très bien à cette époque là, j'étais tout de même loin de ça. Très très loin. Ensuite parce que le contenu d'une chanson importe moins que le moment qui lui est associé. Et vous aviez compris, ce qui est associé à Today n'est pas des plus chaleureux en ce qui me concerne.

Je l'écoute encore pourtant très régulièrement. Et plus généralement l'album SIAMESE DREAM reste un des albums qui compte le plus pour moi. Encore aujourd'hui. Tout simplement parce que, pour tout ce que Today et cet album contiennent de souffrances, il y a aujourd'hui. Certes, 17 ans plus tard, mes baskets me font encore un peu mal au pieds et à l'âme mais je sais que je ne serais pas celui que je suis actuellement si, en 1993, mes baskets m'étaient allés comme des chaussons. S'il n'y avait pas eu les gros connards, peut-être aurais-je été moi-même aujourd'hui un gros connard ? S'il n'y avait pas eu la solitude et les peines de coeur, peut-être n'y aurait-il jamais eu ce blog et toutes les belles rencontres faites ces derniers mois ?

Voilà pourquoi j'aime cette chanson des Smashing Pumpkins. Pour tout ça. Et sûrement pour plein d'autres choses...




22 septembre 2010

Yearbook #2 : Promo 1984

Je crois que cette rubrique YEARBOOK est ma préférée. Mais c'est aussi la plus longue à rédiger. Ce que vous allez lire ci-dessous m'a pris près de deux semaines. Mais je crois que ça vaut le coup. J'espère.

Alors après la promo 1997, voici la promo 1984. Il est bien possible que beaucoup d'entre vous n'étaient même pas des embryons dans le ventre de leur mère cette année-là mais, à la limite, tant mieux. Moi-même, je n'étais pas très vieux. J'avais 5 ans. Tant mieux car autant vous dire tout de suite que 1984 est une des années les plus importantes pour la pop culture mondiale. Le nombre de films, de chansons et séries imparables sorties cette année-là est juste incroyable. Dans les 30 dernières années, très peu d'années peuvent rivaliser. La promo 1984 est un cru exceptionnel.

En parcourant le trombinoscope pop de la promo 1984, vous allez vite comprendre pourquoi...

CELUI A QUI L'ON DOIT LA RÉPLIQUE CULTE
Lui, il n'arrêtait pas de répéter qu'il reviendrait. Sur le coup, nous, on aurait bien voulu qu'il dise vrai. Bon, c'est vrai que Sarah Connor, elle était pas trop pour. Mais que voulez-vous ? Qui peut lutter contre un robot autrichien bodybuildé répondant au doux nom d'Arnold "Terminator" Schwarzenegger ? "I'll Be Back" qu'il disait. Et oui, il est revenu. En 1991, en 2003 et en 2009. Sarah Connor ne lui dit pas merci. Nous non plus - à part pour 1991... Voir la scène.

CELUI QUI NE DÉCOLLAIT PAS SON CUL DE MTV
Lui, cette année-là, sa résolution était de passer moins de temps devant la télé mais avec des clips de 14 minutes tournés comme un long-métrage, comment voulez-vous faire autrement ? Alors, au final, il est resté bloqué devant MTV à regarder le clip de "Thriller" de Michael Jackson qui contient à peu près tout ce qu'on peut demander à un film et à la vie : de l'amour, de la danse et des zombies. A quoi bon sortir vivre sa vie au grand air alors que, cette année-là, il y a ça sur MTV et que ça vous est gracieusement offert par Jacko ? Voir le clip.

CEUX QUI ÉTAIENT MÉCHANTS
Vous aussi, si on vous faisait manger après minuit, qu'on vous mettait dans l'eau sans vous le demander et qu'on vous aveuglait avec une lumière vive, vous deviendrez méchant. Comment en vouloir, alors, à Gizmo de donner naissance à ses ignobles créatures que sont les Gremlins quand on lui inflige tous ses méfaits ? Reste que, cette année-là, ses bestioles gluantes ont tout saccagé sur leur passage. Même le box-office ! Voir la bande-annonce.

CELUI QUI REGARDAIT BEAUCOUP LA TÉLÉ
Lui, comme sa nouvelle idole Sonny Crockett de Deux Flics à Miami, s'est soudainement mis à porter des Ray-Ban Wayfarer et des T-shirts sous ses vestes amples Armani (ou simili). Le pêche, le blanc, le fuchia deviennent ses couleurs préférés et ils arrêtent même de porter des chaussettes avec ses mocassins sans lacets. Il aurait bien aimer se laisser pousser une petite barbe de trois jours mais bon, à 16 ans, c'est pas toujours facile. Voir la vidéo.

CELLE QUI ÉTAIT LA 'IT GIRL'
La blonde Daryl Hannah avait déjà fait une apparition remarquée deux ans plus tôt dans BLADE RUNNER mais c'est seulement cette année-là qu'elle devient une des actrices les plus en vogue de la décennie, à la fois sex-symbol grâce à SPLASH de Ron Howard, héroïne romantique dans RECKLESS de James Foley et actrice dramatique respectée dans LE PAPE DE GREENWICH VILLAGE. Voir la bande-annonce de SPLASH.

CEUX QUI ÉTAIENT EN COUPLE
Entre Diane Lane et Jon Bon Jovi, ce fut bref mais intense. L'histoire d'amour de ces deux-là est aujourd'hui un peu oublié par le commun des mortels mais elle fut à ce point mémorable qu'elle inspira au rocker blond la chanson "You Give Love A Bad Chance". Bon Jovi venait en effet à peine de sortir son premier disque quand il rencontra Lane qui, à l'époque, consomme les petits copains (Matt Dillon, Christopher Atkins, Timothy Hutton) aussi vite que ses croissants du matin. Lui quittera sa petite-amie du lycée pour elle. Elle le quitta après quelques mois pour Christophe Lambert. You Give Love A Bade Name, indeed ! Voir le clip de "You Give Love A Bad Name".

CEUX QUI AVAIENT LE PIRE LOOK
Cette année, ceux-là, sortait "Love At First Sting" et s'affichait en couverture de la version soft de l'album en intégral cuir noir, nuques longues et/ou grosses 'staches. C'est le look de Scorpions mais aussi celui d'une bonne partie des groupes de hard rock (plus ou moins FM) qui débarquent dans les charts cette année-là : de Bon Jovi à Van Halen en passant par Saxon, Judas Priest, Iron Maiden et j'en passe. En même temps, comment voulez-vous être habillé quand vous enchaînez sur le même album "Rock You Like A Hurricane" et "Still Loving You" ? Voir le clip de "Still Loving You"

CELLE QUI AVAIT LE MEILLEUR LOOK
On fait la connaissance de Punky Brewster cette année-là et, ni les filles, ni les garçons ne s'en remettront vraiment. Avec ses tâches de rousseur, son charme instantané, ses chaussures non assorties, ses couettes et ses habits multicolores, la petite Punky définit le look ultime de quiconque voudrait affirmer haut et fort à quel point il se sent bien dans sa peau et ses fringues. Voir le générique.

CEUX QUI SAUVAIENT LE MONDE
Comme tous les sauveurs du monde, l'équipe de SOS Fantômes n'avait rien demandé à personne. Mais ce groupe de parapsychologues durent bien se résoudre à sauver la veuve et l'orphelin d'une invasion de fantômes et d'ectoplasmes en tous genres, dont un bibendum géant. Comme Peter Venkman dirait : "On est venu. On a vu. On leur a botté le cul" Voir la bande-annonce.

CEUX QUI EMBALLAIENT PENDANT LES SLOWS
Le titre du meilleur emballeur pendant les slows fut difficile à départager cette année-là. Entre Wham et son "Careless Whisper", Foreigner et son "I Want To Know What Love Is", Phil Collins et son "Against All Odds", Lionel Richie et son "Hello" ou The Cars avec son "Drive", la compétition fut acharnée. Autant vous dire qu'avec tout ça, le taux de natalité a du grimper en flèche en 1984. Mais c'est au final, Frankie Goes To Hollywood et son "The Power of Love" qui l'emporta finalement. Cela s'est joué sur le fil mais la puissance de cette chanson la place au-dessus des autres. Voir le clip.

CELUI QUI ÉTAIT NU
Après de la quasi-figuration, Christophe Lambert faisait ses (presque) débuts au cinéma dans GREYSTOKE et en profitait donc pour tomber le haut, le bas et tout le reste, provoquant quelques chaleurs nocturnes à Jane alias Andy McDowell. Il se glissait alors dans la peau de la version la plus hardcore de Tarzan que vous ne verrait jamais sur grand écran. Voir la bande-annonce.


CELUI QUI SE PRENAIT UN GROS BIDE
Avec COTTON CLUB et DUNE, Francis Ford Coppola et David Lynch se plantèrent en beauté cette année-là. Mais rien en comparaison de Sergio Leone qui réalisait avec IL ETAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE le film de ses rêves et aussi un des plus gros échecs commerciaux du cinéma moderne, les producteurs ne récupérant que 18% de leur mise initiale. Un crève-coeur quand on sait que le réalisateur italien n'avait alors pas tourné depuis treize ans et qu'il ne tournera plus jamais après (il est mort en 1989). Un crève-coeur quand on constate aujourd'hui à quel point son film est un chef d'oeuvre absolu. Voir la bande-annonce.

CELLE QUI S'HABILLAIT COMME MADONNA
Elles étaient toutes habillées pareils cette année-là. Normal. Après l'avoir vue se rouler sur scène en chantant "Like A Virgin" aux MTV Video Music Awards avec sa robe de mariée à frou-frou et bustier en dentelle, ses cheveux péroxydées et ses dizaines de chaînes autour du cou, toutes les filles de la Terre voulaient s'habiller comme Madonna. Voir la prestation.

CEUX QUI FAISAIENT DE LA DANSE
Dans la cour de récrée ou au bal de promo, lui ne fait plus que ça, cette année-là. Le Break est sa nouvelle religion. Plus un mouvement, plus un geste qu'il ne "break". Ca lui a pris en sortant du ciné où il avait été voir le film BREAKIN. Normal donc que son hymne soit devenu instantanément "Breakin'" de Ollie & Jerry. D'ailleurs, c'est le seul morceau qui sort des enceintes de son boom box ! Voir le clip.

CELLE DONT ON NE SE SOUVIENT PLUS
Elle eut le destin de la très très grande majorité des chanteuses de cette décennie. Un tube, voire deux, et s'en va. Cette année-là, ce fut le destin de Deniece Williams ("Let's Hear It for the Boy"), de Nena ("99 Luftballons") et donc de Laura Branigan dont le "Self Control" reste le dernier moment de gloire. Mais la chanteuse - où qu'elle se trouve - peut toujours se consoler avec les dizaines de reprises dont sa chanson fait encore l'objet aujourd'hui. Voir le clip.

CELUI QUI AVAIT LES PLUS BEAUX ABDOS
Lui, récemment endeuillé par le décès de sa femme, décide de quitter les bas-quartiers de Brooklyn pour s'installer dans le Connecticut où il pourra élever sa fille dans de meilleures conditions. Mais si ses gros bras et ses abdos d'acier auraient pu naturellement faire de lui un déménageur ou un ouvrier du bâtiment, c'est comme homme de maison que Tony Micelli trouvera sa voie. Madame est Servie. Dans tous les sens du terme. Voir le générique.

CELLE QUI AVAIT DES (GROS) SEINS
Elle n'aura pas été celle qui aura fait des actrices à gros seins des actrices respectées. Cette année-là, Bo Derek, top-model star devenue actrice par la grâce d'un mariage avec un réalisateur de 30 ans son aîné, récolte son deuxième Razzie Award de la pire actrice pour BOLERO dans lequel elle incarne une jeune et riche étudiante anglaise parcourant le monde pour trouver l'homme idéal pour la défleurer. Tout un programme résumé dans l'extraordinaire catchline du film : "Une aventure dans l'extase".

CELUI QUI AIMAIT (TROP) LA JUNK-FOOD
Lui était persuadé que la danse était le remède à tous les maux. 25 ans plus tôt, il appliquait en effet le fameux adage de SEXY DANCE 3 (!) : "One move can bring people together. One move can make you believe like there's something more. One move can set a whole generation free." Rien de moins. Appliqué à une petite ville de l'Oklahoma dirigée d'une main de fer par un pasteur fanatique, cela donne Footloose, du sucre en forme de (Kevin) Bacon. Autant vous dire un petit-déjeuner riche en calorie. (cette blague a été écrite à 2h du matin). Voir la bande-annonce.

CELUI QUI AVAIT UN GOSSE
Il en avait même plusieurs des gosses. Il en avait cinq au total. Sondra, Denise, Theo, Vanessa et Rudy étaient parfois quelques peu turbulents et posaient souvent quelques soucis à leur cher papa, tout se terminait toujours bien au pays du Cosby Show. Car Bill Cosby était, on en était tous persuadé, le meilleur papa du monde ! La preuve : il aura mis neuf ans à nous laisser prendre notre envol. Neuf ans de pulls bariolés. Neuf ans de bonheur. Voir un extrait.

CELLE QUI ÉTAIT DINGUE
"She's So Unusual". C'est le titre de son premier album qui sort cette année-là. Comme le dit le nom de son disque, Cyndi Lauper n'est pas comme les autres : elle a les cheveux rouges, une voix sur-aiguë, un accoutrement vestimentaire bariolé et multicolore et des chansons féministes sur la fête ("Girls Just Want To Have Fun"), la masturbation ("She Bop") et l'amour ("All Through The Night", "Time After Time"). Voir le clip de "She Bop".

CELLE QUI ÉTAIT BLONDE
Elle était une épouse des plus normale. A la suite de la disparition de son mari, elle est devenue strip-teaseuse dans un peep-show de Houston, Texas. Elle, c'est Nastassja Kinski. Elle va finalement retrouver son mari et rêver ensemble de Paris, Texas. Elle est devenue une icône pop absolue. Voir la scène du peep-show ou une des plus belles choses que vous ne verrez jamais dans votre vie.

CELUI QUI DISAIT DES GROS MOTS
Lui a dit beaucoup de gros mots cette année-là. Mais personne ne lui en a vraiment voulu. Au contraire même. D'ailleurs, pendant près de 20 ans, Le Flic de Beverly Hills est le film ayant rapporté le plus d'argent à ses producteurs proportionnellement au nombre de gros mots prononcés. Eddie Murphy rendait ça tellement naturel qu'aucun parent n'a jamais rien eu à dire à leurs enfants sur le film. Voir la bande-annonce.

CEUX QUI ÉTAIT LES PLUS DRÔLES
Eux n'existaient pas pour de vrai même ils ont tout fait pour nous faire croire le contraire. Cette année-là, David St Hubbins, Nigel Tufnel et Derek Smalls, qui composaient le groupe de rock anglais culte des années 70 Spinal Tap, tentaient un come-back avec une tournée américaine qui tourna rapidement au vinaigre. Reste cependant des titres aussi évocateurs que "Big Bottom", "Sex Farm", "Bitch School" ou "Hell Hole". Voir la bande-annonce.

CELUI QUI AIMAIT LES GADGETS
Lui était fou de son premier Apple Macintosh. Il lui avait coûté la coquette somme de 2500 dollars mais l'appareil était révolutionnaire. Il en était convaincu, bien aidé par la publicité à 1,5 millions de dollars réalisée par Ridley Scott et inspirée du fameux "1984" de George Orwell. Le premier Apple Macintosh était en effet le tout premier ordinateur personnel dans lequel il n'était plus obligé de rentrer des commandes de texte et de chiffres. Au lieu de cela, il pouvait le contrôler directement à partir d'une souris pour cliquer sur les images apparaissant à l'écran. Voir la pub.

CEUX QUI DÉPRIMAIENT
Pour appeler leur album "Lament", eux devaient vraiment pas être bien dans leur basket cette année-là. Il est vrai que la joie de vivre n'a jamais vraiment été le fort de Ultravox et de son charismatique leader Midge Ure. Il suffit de regarder leurs clips, notamment celui de "Dancing With Tears In My Eyes" dans lequel Midge tente à tout prix de sauver sa famille d'une explosion nucléaire imminente. Voir le clip.

CELUI QUI AIMAIT SE BATTRE
Lui était vraiment trop gentil. Où qu'il aille, "Daniel-San" (Ralph Macchio) devenait le souffre douleur des plus forts. Mais heureusement, cette fois, il rencontrait son voisin, Mr Miyagi qui lui enseigna les principes et les techniques du Karaté. Ainsi, le Karaté Kid pouvait se défendre contre les horribles Cobra qui pratiquent un Karaté violent très éloignés des préceptes originels de la discipline. Car rien n'arrête un crane kick ! Voir la bande-annonce.

CELUI QUI AIMAIT LES GARCONS
Alors que George Michael et Andrew Ridgeley de Wham! étaient auparavant vus comme des porte-paroles de la jeune génération, ils se sont mis, cette année-là, à promouvoir uniquement le plaisir et la joie comme tout bon groupe de pop des années 80. Hédonistes et sexy, leurs chansons de cette année-là ("Wake Me Up Before You Go-Go", "Careless Whisper", "Freedom", "Last Christmas", "Everything She Wants") cartonnent et attirent alors essentiellement les jeunes filles qui kiffent les fesses rebondies, les jambes bronzées et le sourire ultra bright de George Michael. Qu'elles étaient naïves les pauvres ! Voir le clip de "Wake Me Up Before You Go-Go".

17 septembre 2010

Made in 90's #14 : 90 chansons de films

Vous n'avez beau être "que" 19 à vous être abonné à ma playlist Spotify des 80 chansons de films des années 80, je considère cela comme un succès. Une bonne partie d'entre vous n'ayant jamais vraiment connu les glorieuses 80's (ne vous plaignez, vous, au moins, vous êtes jeunes !), on dira que ceci explique cela. Et donc, comme vous êtes un peu plus nombreux à avoir connu les 90's, je vous ai fait une nouvelle playlist Spotify avec cette fois 90 chansons de films... des années 90 ! Le monde est vraiment bien fait. Il y a du ROMEO+JULIETTE, du PULP FICTION, du SCREAM, du WILL HUNTING, du CRUEL INTENTIONS et plein plein d'autres. Même du Céline Dion... Deux fois !

Alors j'espère que cette fois vous serez un peu plus que 19 à vous abonner ! Car où allez-vous bien pouvoir trouver ailleurs qu'ici une playlist qui enchaîne Guns N'Roses avec Phil Collins ?

Allez, on y va et enjoy ! C'est ici...

Bryan Adams - (Everything I Do) I Do It For You (ROBIN DES BOIS)
Aretha Franklin - A Deeper Love (SISTER ACT 2)
Regina Belle & Peabo Bryson - A Whole New World (ALADDIN)
MC Hammer - Addam's Groove (LA FAMILLE ADDAMS)
Janet Jackson - Again (POETIC JUSTICE)
Sarah McLachlan - Angel (LA CITE DES ANGES)
Chris Isaak - Baby Did A Bad Bad Thing (EYES WIDE SHUT)
Big Mountain - Baby, I Love Your Way (GENERATION 90)
Madonna - Beautiful Stranger (AUSTIN POWERS 2)
Celine Dion - Because You Love Me (PERSONNEL ET CONFIDENTIEL)
Jon Bon Jovi - Blaze of Glory (YOUNG GUNS 2)
Queen - Bohemian Rhapsody (WAYNE'S WORLD)
Elton John - Can You Feel The Love Tonight (LE ROI LION)
Dulce Pontes - Cancao Do Mar (PEUR PRIMALE)
Eric Clapton & Babyface - Change The World (PHENOMENE)
Rob Dougan - Clubbed To Death (MATRIX)
Vanessa Williams - Colors Of The Wind (POCAHONTAS)
Linda Ronstadt - Dreams To Dream (FIEVEL AU FAR WEST)
Republica - Drop Dead Gorgeous (SCREAM)
Paul Westerberg - Dyslexic Heart (SINGLES)
Boyz II Men - End Of The Road (BOOMERANG)
Placebo - Every You Every Me (SEXE INTENTIONS)
Whitney Houston - Exhale (Shoop Shoop) (OU SONT LES HOMMES?)
Moby - First Cool Hive (SCREAM)
Alan Silvestri - Forrest Gump Suite (FORREST GUMP)
Coolio feat. LV - Gangsta's Paradise (ESPRITS REBELLES)
Maurice Jarre - Ghost Theme (GHOST)
Urge Overkill - Girl, You'll Be A Woman Soon (PULP FICTION)
Babyface & Toni Braxton - Give U My Heart (BOOMERANG)
Tina Turner - Goldeneye (GOLDEN EYE)
Bryan Adams - Have You Ever Loved A Woman ? (DON JUAN DE MARCO)
Ini Kamoze - Here Comes The Hotstepper (PRÊT-A-PORTER)
U2 - Hold Me, Thrill Me, Kiss Me, Kill Me (BATMAN FOREVER)
Trisha Yearwood - How Do I Live (LES AILES DE L'ENFER)
R Kelly - I Believe I Can Fly (SPACE JAM)
Jimmy Cliff - I Can See Clearly Now (RASTA ROCKET)
Aerosmith - I Don't Want To Miss A Thing (ARMAGEDDON)
Barbara Streisand & Bryan Adams - I Finally Found Someone (LEÇONS DE SÉDUCTION)
Whitney Houston - I Have Nothing (BODYGUARD)
Tina Arena & Marc Anthony - I Want To Spend My Lifetime With You (LA LEGENDE DE ZORRO)
Whitney Houston - I Will Always Love You (BODYGUARD)
Clannad - I Will Find You (LE DERNIER DES MOHICANS)
Goo Goo Dolls - Iris (LA CITE DES ANGES)
Roxette - It Must Have Been Love (PRETTY WOMAN)
C&C Music Factory - Just A Touch of Love (SISTER ACT)
Dr Dre - Keep Their Heads Ringin' (FRIDAY)
Seal - Kiss From A Rose (BATMAN FOREVER)
Sixpence None The Richer - Kiss Me (ELLE EST TROP BIEN)
Des'ree - Kissing You (ROMEO + JULIETTE)
Wet Wet Wet - Love Is All Around (4 MARIAGES ET UN ENTERREMENT)
Annie Lennox - Love Song For A Vampire (DRACULA)
The Cardigans - Lovefool (ROMEO + JULIETTE)
Jerry Goldsmith - Basic Instinct Main Title (BASIC INSTINCT)
Will Smith - Men In Black (MEN IN BLACK)
Elliot Smith - Miss Misery (GOOD WILL HUNTING)
Celine Dion - My Heart Will Go On (TITANIC)
Moby - New Dawn Fades (HEAT)
After 7 - Nights Like This (THE FIVE HEARTBEATS)
Neil Young - Philadelphia (PHILADELPHIA)
All Saints - Pure Shore (THE BEACH)
Warren G & Nate Dogg - Regulate (G Funk Era) (ABOVE THE RIM)
Aimee Mann - Save Me (MAGNOLIA)
Bruce Springsteen - Secret Garden (JERRY MAGUIRE)
Sting - Shape Of My Heart (LEON)
Elvis Costello - She (NOTTING HILL)
Maria McKee - Show Me Heaven (JOUR DE TONNERRE)
Diana King - Shy Guy (BAD BOYS)
Brandy - Sittin' Up In My Room (OU SONT LES HOMMES?)
Properllerheads - Spybreak! (MATRIX)
Lisa Loeb - Stay (GENERATION 90)
Bruce Springsteen - Streets of Philadelphia (PHILADELPHIA)
Bic Runga - Sway (AMERICAN PIE)
Eric Clapton - Tears In Heaven (RUSH)
The Wonders - That Thing You Do (THAT THING YOU DO)
Luther Vandross & Janet Jackson - The Best Things In Life Are Free (MO MONEY)
Michael Nyman - The Heart Asks Pleasure First/The Promise (LA LECON DE PIANO)
John Barry - The John Dunar Theme (DANSE AVEC LES LOUPS)
Cher - The Shoop Shoop Song (LES DEUX SIRÈNES)
Garbage - The World Is Not Enough (LE MONDE NE SUFFIT PAS)
Stevie Wonder - These Three Words (JUNGLE FEVER)
Craig Armstrong - This Love (SEXE INTENTIONS)
Sheryl Crow - Tomorrow Never Dies (DEMAIN NE MEURT JAMAIS)
Case & Foxy Brown - Touch Me, Tease Me (LE PROFESSEUR FOLDINGUE)
Marco Beltrami - Trouble In Woodsboro (SCREAM)
Righteous Brothers - Unchained Melody (GHOST)
Alanis Morissette - Uninvited (LA CITE DES ANGES)
Haddaway - What Is Love (UNE NUIT AU ROXBURY)
Mariah Carey & Whitney Houston - When You Believe (LE PRINCE D'EGYPTE)
Will Smith, Stevie Wonder & Sisqo - Wild Wild West (WILD WILD WEST)
Guns N Roses - You Could Be Mine (TERMINATOR 2)
Phil Collins - You'll Be In My Heart (TARZAN)
Kym Mazelle - Young Hearts Run Free (ROMEO + JULIETTE)



16 septembre 2010

Funny People

Est-ce que je vends mon âme au diable des blogueurs avec un billet sponsorisé ? Peut-être. Non, en fait. Tous les mois, je reçois des dizaines de propositions et je me pose toujours la même question : est-ce que j'en aurais parlé sans ça ? Et à chaque fois, la réponse est non. Cette fois, c'est différent. Cette fois, déjà, ça ne concerne pas un club de vacances, un rasoir ou je ne sais quoi d'autres. Cette fois, cela concerne un humoriste. On est déjà plus dans le coeur du sujet. Cette fois, cela concerne un humoriste pop. Là, on touche au coeur du sujet.

On m'a en effet proposé de vous parler de Rachid Badouri, un humoriste Québecois qui cartonne déjà chez nos cousins de la Belle Province depuis plusieurs mois. Ayant moi-même passé quelques temps au Québec pour mes études il y a plusieurs années, j'ai continué à me tenir un peu au courant de l'actualité culturelle là-bas. Qui vous a parlé de Coeur de Pirate plus de six mois avant son débarquement en force en France ? Qui vous a parlé de La Patère Rose près d'un an avant leur première partie de la tournée française de Mika ?

J'ai donc répondu positivement à cette proposition de billet sponso car je savais que Rachid avait tout pour vous plaire, lecteurs et lectrices de ma vie. Il est fan de films des années 80, imite Eddie Murphy dans LE FLIC DE BEVERLY HILLS et UN PRINCE A NEW YORK et parle de GREASE ou ROCKY dans ses spectacles. Donc, vous comprenez que le type a toute sa place ici.

Alors, avant qu'il ne débarque "officiellement" en France en janvier 2011 au Théâtre Trevise à Paris, je propose à l'un d'entre vous, accompagné de la personne de son choix, d'assister EN AVANT-PREMIÈRE à un showcase privé du show de Rachid qui aura lieu lundi 20 septembre à 20h30 à BOBINO, salle mythique s'il en est !

Pour ça, c'est simple, le premier qui laissera un message gentil en commentaire de ce billet sur la page Facebook du blog aura droit à sa place !


Diffusion vidéo sponsorisée

13 septembre 2010

Sauvez les Cheerleaders, Sauvez le Monde !

Quand vous commencez un blog, vous le faites avant tout pour vous. Vous avez juste envie de parler de ce qui nous intéresse - en espérant que cela plaise à d'autres. Il suffit de jeter un oeil à la liste des "thèmes" abordés sur ce blog dans la colonne de gauche, vous avez un aperçu plus ou moins exhaustif de mes passions et goûts perso : du cinéma, de la musique, de la pop, des top, de l'humour, du romantisme, du Hip Hop, des séries TV et pas mal d'autres choses. Je suis plutôt éclectique comme type.

Puis au grès des années (bientôt l'anniversaire des 4 ans !), vos lecteurs et lectrices sont de plus en plus nombreux et vous comprenez que vous n'êtes pas seul dans l'univers à aimer les films de Cameron Crowe et d'autres trucs qui, jusqu'à maintenant faisaient bien se moquer vos petits camarades. Et certain(e)s vous envoient un tel amour dans leur commentaires et/ou tweets que vous sentez bien que les mots que vous utilisez ne sont plus que pour vous. Vous avez alors envie de rendre cet amour, de leur offrir (dans la mesure du possible) des articles qui leur plairont.

Vendredi après-midi sur Twitter, @IrisKV m'a ainsi dit des choses tellement gentilles que j'ai donc eu envie de lui dédicacer mon post du lundi suivant. Et le thème s'est imposé de lui-même ce week-end compte tenu de ses tweets de ces quelques jours : les Cheerleaders !

Car, voyez-vous, @IrisKV adore les séries TV et son plaisir (qui n'a pas l'air si coupable que ça) du moment, c'est la série HELLCATS. Et devinez quoi ? HELLCATS parle de Cheerleaders. Donc, nous y voilà... Le post du jour consistera en un top 10 des meilleures cheerleaders de la pop culture EVER ! En espérant que ça plaise à @IrisKV et peut-être aux autres... Mais là-dessus, je n'ai pas trop d'inquiétudes... Garçons ou Filles, tout le monde aime les Cheerleaders - même si c'est pour des raisons différentes (ou pas).

1. Buffy Summers
C'est à ça qu'on reconnaît les vrais cheerleaders. Lorsqu'elles sont capables de tout abandonner, de laisser les pompons et les mini-jupes derrière elles pour se consacrer à leur vraie vocation. En découvrant qu'elle était LA tueuse de vampires, c'est à ça que dut se résoudre Buffy Summers : abandonner l'uniforme pour le pieu, abandonner le capitaine de l'équipe de basket du lycée pour une bande de geeks et un vampire émo. En devant tueuse de vampires, Buffy est devenue la "cheerleader with a soul", la vraie, l'unique, l’irremplaçable, la meilleure de toutes, la numéro 1. Voir la bande-annonce (quand elle était encore Cheerleader).

2. Angela Hayes
La cheerleader est le symbole de la beauté américaine et par la même le fantasme absolu de tout homme (mûr ou non) qui se respecte : la fraîcheur, les mini-jupes, les chorégraphies (plus ou moins) aguicheuses, les corps parfaits. Et quelle meilleure incarnation de cette beauté qu'Angela Hayes, incarnée dans AMERICAN BEAUTY par Mena Suvari (tellement parfaite qu'elle remettra l'uniforme dans SUGAR & SPICE), mélange de candeur lycéenne et de sex-appeal brûlant. Plongée dans un lit de roses, elle est même devenue une icône absolue de la pop-culture de cette dernière décennie. Voir la scène.

3. Torrance Shipman
Il arrive que la Cheerleader ne se contente pas d'être blonde, belle et bonne. Parfois, il arrive qu'elle soit AUSSI une vraie athlète. Comme dans AMERICAN GIRLS. Kirsten Dunst, ultra méga craquante, y incarne Torrance Shipman, la capitaine d'une équipe de cheerleading sur le point de perdre leur titre de championne. Outre les couleurs les plus vives que vous ne verrez jamais dans un film, vous y verrez les plus incroyables scènes de cheerleading EVER. Et aussi, pour en rajouter une couche : Meilleur film du genre EVER ! Voir la bande-annonce.

4. Arianna & Craig aka The Spartans Cheerleaders
Parfois, être cheerleader est une occupation ingrate. Il peut en effet arriver qu'on vous rejette, qu'on vous fasse comprendre (plus ou moins violemment) que vous n'êtes pas les bienvenus pour encourager l'équipe que, pourtant, vous aimez tant. C'est le lot de Arianna et Craig qui, dès leurs débuts dans le biz, se voient refuser l'encouragement des Spartans, l'équipe de football du lycée. C'est pourquoi le couple décida d'aller là où ils ne seraient pas marginalisés : les tournois d'échecs, de maths, les salles de cinéma, le bowling...

5. Kelly Kapowski
Kelly Kapowski. Plus belles gambettes de l'histoire de la télé. Plus beau minois de l'histoire de la télé (avec Samantha Miccelli !). Kelly Kapowski. Ah. Kelly Kapowski. Est-il nécessaire d'en dire plus ? Sûrement pas. D'autant que j'ai tendance à ne plus trop savoir quoi dire quand il s'agit de parler de Kelly Kapowski. Je suis sûr que vous me comprendrez. Vous me comprenez, hein ? Voir la vidéo.

6. Edie Stall
Comme tout le monde, les Cheerleaders vieillissent, se marient, ont des enfants. Mais en perdent-elles pour autant leur sex-appeal ? Visiblement non à en croire Edie Stall, incarnée par Maria Bello dans A HISTORY OF VIOLENCE. Quoi de mieux, en effet, qu'un vieil uniforme de cheerleader et le souvenir des parties de jambes en l'air, dans la chambre de lycéenne quand les parents sont à côté, pour raviver la flamme dans un mariage plan-plan... D'autant que Edie n'a pas perdu grand chose de sa plastique de lycéenne... Voir la vidéo (interdite aux moins de 12 ans).

7. Debbie Benton
Au milieu des années 70, les Cheerleaders connaissent une véritable révolution, notamment sous l'impulsion des Dallas Cowboys Cheerleaders qui deviennent de véritables stars (un film leur est dédié, font des caméos dans LA CROISIÈRE S'AMUSE et le Saturday Night Live etc.). Normal qu'elles deviennent des icônes pour tout un tas de jeunes filles. Et parmi celles-ci, il y avait Bambi Woods. Systématiquement refusée, elle se tourna donc vers une autre forme de Cheerleading : le porno. Bambi devenait alors Debbie dans DEBBIE DOES DALLAS. Elle y incarne la capitaine de l'équipe de cheerleading de son lycée qui convint ses coéquipières de s'adonner à toute sorte d'activité sexuelle pour récolter les fonds nécessaires à son départ pour le Texas... où elle a été acceptée dans la meilleure équipe de Cheerleading du pays ! Voir la scène d'ouverture.

8. Claire Bennet
"Sauvez la Cheerleader, Sauvez le monde" Ce fut la tagline promo de la première saison de HEROES. Une accroche qui en dit long sur le pouvoir des Cheerleaders, et en particulier de Claire Bennet, une sorte de version blonde en mini-jupe de Bruce Willis dans INCASSABLE. Voir la vidéo.



9. Darcy Sears
Que serait un top des meilleures cheerleaders sans la fameuse allumeuse à tendance cochonne et perverse ? Que serait donc un top des meilleures cheerleaders sans Darcy, incarnée par Ali Larter dans VARSITY BLUES ? Darcy est celle dont le seul but dans la vie semble de se taper tout ce qui ressemble à un beau mec avec du pouvoir et de l'influence, en l'occurence, ici, le capitaine de l'équipe de foot. La scène dans laquelle elle allume James Van Der Beek juste habillée de chantilly est d'ailleurs inscrite à jamais dans l'encyclopédie de la pop culture. Voir la scène.

10. Toni Basil
Les Cheerleaders aussi ont le droit d'avoir le sens de l'humour. Y compris (surtout) quand on frôle la quarantaine. Regardez Toni Basil, 39 ans, et sa chanson "Mikey" qui atteignit la plus haute place des charts américains et anglais en 1982 en grande partie grâce à ce clip génial à la chorégraphie hallucinante qui fit, à l'époque, les beaux jours de la toute jeune MTV. Pas étonnant d'ailleurs de retrouver la chanson 18 ans plus tard dans la BO de AMERICAN GIRLS, cette fois reprise par B*Witched. Voir le clip.

BONUS: Ninja Cheerleaders
Comme dix n'est jamais vraiment assez, voici un petit bonus tellement extraordinaire qu'il ne pouvait légitimement pas rentrer dans le classement "officiel". J'aimerais en effet vous présenter tour à tour les Cheerleader Ninjas et les Ninja Cheerleaders. Les premières sont des Cheerleaders Ninja qui doivent combattre des nonnes. Voir la bande annonce. Les secondes doivent sauver leur ninja sensei de dangereux méchants. Voir la bande-annonce. Quand vous les voyez lever la jambe, vous comprenez alors que toute bonne Cheerleader, qu'elles s'appellent Torrance, Buffy, Debbie, Angela ou Claire, a tout le potentiel pour devenir un bon ninja !


09 septembre 2010

Notebook Song #3 : Lille

Je dévoie un peu le principe de la rubrique. Mais n'ayez crainte, sa "philosophie" reste intacte. Cette chanson date en effet de 2009 et est donc bien trop récente pour avoir figuré dans mon fameux carnet de notes. Mais elle aurait pu y être.

Cette chanson, pourtant présente dans mon iPod depuis près de deux ans, je ne l'avais jamais vraiment écoutée. Deux, trois fois, comme ça. Mais sans jamais vraiment y porter attention. Puis arriva un dimanche comme les autres. Un dimanche au cinéma. Comme celui d'avant. Comme sûrement celui d'après.

Ce dimanche, c'est sur ONDINE de Neil Jordan (en salles depuis le 25 août) que mes yeux se posèrent. Le film raconte l'histoire d'amour entre un pêcheur irlandais et une "supposée" sirène. Un film magnifique qui laisse une grande place à la musique, notamment celle de Sigur Ros (dont le pianiste a composé la musique) mais également à celle de Lisa Hannigan, une chanteuse irlandaise connue jusqu'en 2007 pour avoir collaboré à presque toutes les chansons de Damien Rice, avec qui elle entretenait aussi une relation romantique.

Je dis "jusqu'en 2007" car la chanteuse, après une longue période de brouille, s'est fait virée du groupe de Rice seulement dix minutes avant le début d'un concert à Munich et a écrit cette chanson dans la foulée. Une situation des plus violentes qui transparaît à peine dans cette comptine guitare/voix. Juste une mélancolie d'abord teintée de tristesse et de désespoir dans les premiers couplets ("I went to war every morning, I lost my way, but now I'm following, what you said in my arms... what i read in the charms, that i loved durably, now it's dead and gone, and i am free...") puis gagnée par la lumière, la liberté, le calme et la quiétude ("we went out to play for the evening, and wanted to hold on to the feeling, and the stretch in the sun, and the breathlessness as we run, to the beach endlessly, as the sun creeps up on the sea...")

Cette chanson est belle.




08 septembre 2010

Manifeste pour le retour de Night Shyamalan

Si, cet été, vous avez été voir au cinéma LE DERNIER MAÎTRE DE L'AIR, vous savez donc que le film de M. Night Shyamalan est un gros nanar. Et si vous ne l'avez pas vu, il est probable que la raison en est les innombrables critiques françaises, américaines, anglaises, thaïlandaises, ougandaises ou chiliennes annonçant le désastre. Le consensus s'est ainsi formé dès le début du mois de juillet autour de la nullité du blockbuster. A raison. Mais si la plupart ne s'en prenne au final qu'au film en lui-même, un certain nombre s'attaque directement au réalisateur. On peut ainsi lire des choses aussi définitives que "Arrêtez de financer les films de M. Night Shyamalan" ou "Soyons honnête : M. Night Shyamalan est un idiot". Et ce n'est rien face au déferlement de haine qui inonde les forums et les commentaires des publications web.

Il est vrai que le réalisateur du SIXIEME SENS a toujours suscité des réactions exacerbées, qu'elles soient positives ou négatives, et partagé. Mais depuis quelques mois, difficile de trouver un réalisateur aussi mal-aimé et provoquant des réactions aussi viscérales que Shyamalan. Même des gens comme Brett Ratner, Michael Bay ou Joel Schumacher - et même Uwe Boll (!), arrivent à trouver grâce auprès d'une certaine catégorie du public. Pas M. Night Shyamalan. Voyez cette vidéo qui a fait le tour de l'interweb cet été, illustrant les rires moqueurs des spectateurs d'un cinéma lorsqu'ils aperçoivent son nom dans la bande-annonce de sa production DEVIL

Je l'avoue. A titre personnel, c'est un peu un crève-coeur. Tous ces gens ne sont-ils pas (un peu) ingrats ? Il y a dix ans, M. Night Shyamalan était en effet de ses talents qui étaient parvenus, en l'espace d'une petite poignée de films à susciter l'engouement, à dompter la machine hollywoodienne à force de thrillers intimistes capables de plaire aux critiques les plus intransigeants et au plus grand des publics.

En 1999, SIXIEME SENS débarque sur les écrans du monde entier et a l'effet d'un ras-de-marée. Tout le monde se demande en effet d'où peut bien sortir ce type de même pas 30 ans qui fait tourner Bruce Willis dans un "supposé premier film" (c'est en réalité 3e film). Car si l’énorme succès critique et commercial du film à l'époque centralise beaucoup l'intérêt, au cours des années, l'attention s'est aussi focalisée énormément sur le jeune homme et sa personnalité. Après tout, il est à la fois l'auteur et le réalisateur de ce film totalement atypique, qui semblait alors sorti de nulle part.

Entre cette couverture de Newsweek faisant de lui "Le Nouveau Spielberg", un livre "making-of" d'une naïveté extraordinaire et cette pub étrange pour American Express, Shyamalan se voit en effet régulièrement attribué le titre du réalisateur le plus égocentrique d'Hollywood (Assertion peut-être vraie mais quel réalisateur ne l'est pas ?). Résultat : l'homme n'a pas le droit à l'erreur. Quand ses films marchent, c'est un héros du cinéma moderne. Quand ils se plantent, c'est un "idiot" (pour reprendre une expression citée plus haut). Les films sont associés à l'homme et l'homme est associé à ses films. C'est la dure rançon du statut "d'auteur"

Car, oui, si M. Night Shyamalan est aussi décrié aujourd'hui, c'est qu'il est considéré comme un auteur. C'est la raison pour laquelle beaucoup s'enthousiasmaient à l'idée que l'homme prenne les rênes du DERNIER MAÎTRE DE L'AIR, une série TV animée admirée de tous et aux fans "hardcore" très nombreux. Avec son statut d'auteur, Shyamalan avait plus de bonnes raisons de transformer la franchise en long-métrage de qualité qu'un simple "faiseur". Un même enthousiasme que partageait les fans des sagas X-Men et Batman quand Bryan Singer et Christopher Nolan furent engagés respectivement pour les adaptations des BD au cinéma. Mais la violence des retours est aussi toujours proportionnelle à l'enthousiasme provoqué.

Et même si sa côte auprès du public était largement endommagée ces dernières années avec des flops critiques et commerciaux comme LA JEUNE FILLE DE L'EAU et PHÉNOMÈNES, le réalisateur était, à juste titre, encore considéré comme un auteur. Un auteur ayant, semble-t-il, perdu son mojo mais un auteur quand même.

Car quiconque possède une petite mémoire est capable de se rappeler à quel point ses films peuvent être justes et émouvants quand ils abordent les thèmes du deuil et du regret. Difficile par exemple d'oublier cette incroyable scène de SIXIÈME SENS entre Haley Joel Osment et Toni Colette dans laquelle le garçonnet raconte à sa mère qu'il voit sa grand-mère. Les mots utilisés et ce qu'il réussit à obtenir de ses comédiens est absolument stupéfiant. De même, malgré tous les défauts de LA JEUNE FILLE DE L'EAU, cette scène dans laquelle Paul Giamatti laisse enfin aller sa tristesse face à la mort de sa famille est d'une telle sidérante beauté qu'elle ne peut laisser indifférent que les cyniques les plus endurcis. Quant à SIGNES, le film est probablement un des films d'invasion extra-terrestre les plus mélancoliques et tristes jamais réalisé. Idem pour INCASSABLE sur le thème du super-héros.

Clairement, M. Night Shyamalan est un auteur mal-compris. Lui-même a exprimé à de nombreuses reprises à quel point son image du "mec qui fait des films avec des twists à la fin" était fatigante car elle focalisait l'attention sur un aspect de l'histoire qui n'était pas nécessairement le plus important. Alors, OK, il l'a cherché. Mais quand vous revoyez ces scènes ci-dessus et pas mal d'autres, vous comprenez que ces films ne sont pas "juste" des thrillers fantastiques avec des éléments de drame. Ce sont des drames (voire des mélodrames) avec des éléments fantastiques. La distinction peut paraître fine mais elle est très importante. Elle est primordiale même pour comprendre Shyamalan, l'auteur, et ses films. Par exemple, il est clair que, pour ceux recherchant "un film de monstres avec un twist", LE VILLAGE (son film ayant probablement suscité le plus d'opinions contradictoires) est on-ne-peut-plus décevant. Mais en tant que drame sur la façon dont la peur et l'impuissance poussent les gens à se refermer sur eux-mêmes, le film est d'une puissance incroyable.

Et si vraiment on veut voir du suspense dans ses films, il suffit de se tourner vers SIGNES et sa fameuse scène dans laquelle Mel Gibson et sa famille se retrouvent coincés face à une "supposée" invasion extra-terrestre qui ne montre jamais son visage. En matière de construction de la tension, il apparaît très difficile de trouver ne serait-ce qu'une ou deux scènes de la décennie écoulée capable de rivaliser. Ce style dépouillé d'artifices, au rythme à l'ancienne qui utilise le trauma de ses personnages comme autant de raisons de tension était la signature du réalisateur au temps de sa gloire.

Mais c'est comme si tout cela avait disparu, avait été effacé, comme si les erreurs du présent avaient balayé les merveilles du passé. Il y a dix ans, on comparait Shyamalan à Spielberg, lui, revendiquant également l'influence de George Lucas. Avec LA JEUNE FILLE DE L'EAU, en décidant de rompre avec la formule magique du thriller à twist qui avait fait son succès, il manifestait clairement son envie de rejoindre ses deux modèles et influences au rang des grands créateurs de mythologies cinématographiques. Un choix encore plus évident avec sa décision de réaliser LE DERNIER MAÎTRE DE L'AIR. Mais ce tournant dans sa carrière n'a eu qu'une seule conséquence : afficher au grand jour la plus grande de ses faiblesses, à savoir son incapacité à s'accaparer la mythologie inhérente aux grandes histoires fantastiques. Le rythme frénétique, l'écriture et la narration imposés par ce genre de cinéma ne sont pas son truc. Il ne sait pas le faire. Les dialogues abscons, les scènes de combats ridicules, le schéma narratif du LA JEUNE FILLE DE L'EAU et du DERNIER MAITRE DE L'AIR en sont la preuve. Faire son STAR WARS, INDIANA JONES ou JURASSIC PARK, Shyamalan en est incapable.

Mais il sait faire autre chose. Il sait faire de grands mélodrames fantastiques et intimistes. Il sait créer le suspense et la tension. Est-ce que cela ne devrait pas être suffisant ? D'autant que cela, il sait les faire comme personne. Il est, dans ce domaine, si ce n'est le meilleur, un des cinq meilleurs dans le monde. Alors, messieurs dames, avant de porter un jugement définitif sur la carrière de M. Night Shyamalan, merci de regarder en arrière pour pouvoir peut-être entrevoir l'avenir. Peut-être le jeune réalisateur se rappellera en effet qu'être catalogué dans un genre n'est pas forcément si mauvais que ça. Surtout quand vous êtes bon pour ça. Regardez Alfred Hitchcock...


07 septembre 2010

5 méthodes pour démissionner avec panache

C'est le mois de septembre. C'est la rentrée. Tandis que les cours de récréation et les classes des écoles primaires, collèges et lycées retrouvent leurs couleurs, les employés de bureaux jouent aux chaises musicales. Pour le travailleur, septembre est en effet souvent le mois choisi pour se barrer du job qui fait chier depuis déjà plusieurs mois, voire plusieurs années. Voyez, dans ma propre boîte, ce mois de septembre aura vu partir 4 personnes.

Mais partir est une chose. Le faire avec panache en est une autre. Et pour ça, l'été passé fut un magnifique vivier d'idées. Mes ex-chers collègues auraient en effet pu prendre exemple sur Steven Slater, le stewart de la compagnie JetBlue qui, après s'être pris un sac sur la tête à cause d'un passager un peu trop pressé, se mit à insulter tout le monde à bord avant de sortir en furie de l'avion grâce au toboggan d'urgence. Résultat : il a beau risquer de la prison, à peine un mois plus tard, Slater, qui travaillait pour la compagnie aérienne depuis 20 ans, a près de 211 000 fans sur la page Facebook qui lui est consacré ! Difficile de faire passer sa démission pour moins discret...

Ils auraient même pu s'inspirer de Jenny, l'assistante à Wall Street qui envoya par e-mail à l'ensemble de ses ex-collègues ce set de 34 photos pour donner "la vraie" raison de son départ ! OK, Jenny n'existe pas vraiment. Tout était inventé. Mais quand même. L'idée n'était-elle pas séduisante ? Jenny ne mérite-t-elle pas d'être imitée par tous ces assistant(e)s malmenés par un patron tyrannique ? De même, Steven Slater ne mérite-t-il pas de devenir le héros ordinaire de tous ces employés maltraités par leurs clients et tous les gens à qui ils sont censés rendre service ?

Alors pour tous ceux qui (contrairement à moi) ne sont pas heureux dans leur job aliénant, aimeraient partir voir ailleurs et surtout voudraient le faire avec panache, voici cinq méthodes inspirées par le cinéma pour dire avec fierté : "je démissionne !"


LA MÉTHODE SUBTILE
Prenez exemple sur le beaucoup trop gentil CC Baxter (Jack Lemmon) qui laissait ses patrons utiliser son appartement pour leurs parties fines avec leurs maîtresses dans LA GARÇONNIÈRE (1960) de Billy Wilder, mais qui, en tombant amoureux d'une de ses dernières, décide que tout ça est terminé, quitte à perdre son job. Sa méthode : donner à son patron la clé... des toilettes !
Autre exemple à suivre (si vos capacités vocales vous le permettent) : faire du célèbre "I Quit" une chanson comme Jimmy, le chanteur égocentrique de THAT THING YOU DO! Voir la vidéo d'exemple pour vous entraîner à la maison.


LA MÉTHODE DIRECTE
Classique et efficace, dire ces quatre vérités à vos collègues et/ou patrons est la méthode indémodable. Voyez Wesley dans WANTED qui dit à sa boss tyrannique Janice à quel point tout le monde la déteste. Vous pouvez également utiliser l'expression libre de droit de Bridget Jones qui explique à son goujat de boss (et à l'ensemble du bureau) qu'elle préférerait être embauché comme "essuyeuse du cul de Saddam Hussein" (marche avec n'importe quel nom de dictateur) que rester.
Méthode qui peut également être largement assaisonnée de "Allez tous vous faire foutre" et de doigts d'honneur comme Joanna dans OFFICE SPACE, Julio dans HALF BAKED ou John Malkovich dans BURN AFTER READING. Voir la vidéo d'exemple pour vous entraîner à la maison.


LA MÉTHODE ÉGALITAIRE
L'idée, ici, est de se mettre au même niveau que ceux qui vous rendent la vie tous les jours un peu plus difficile. Votre patron tyrannique. Vos clients malpolis. Vos collègues arrogants. C'était la méthode de Jenny, citée plus haut. C'est également celle de Tess dans WORKING GIRL (1988) qui, après avoir reçu des propositions indécentes de son boss, l'asperge de Champagne et s'empresse de diffuser à tout le bureau à quel point le goujat est "un minable maquereau avec une toute petite bitte". Voir la première vidéo d'exemple pour vous entraîner à la maison.
Mais vous avez également la solution de Leleina dans GENERATION 90 qui remplace les fiches de son patron et accessoirement présentateur d'une émission de télé pour lui faire dire ses quatre vérités à savoir : "j'ai toujours eu une préférence pour les très très jeunes filles et je suis un connard total." Voir la deuxième vidéo d'exemple.


LA MÉTHODE SOURNOISE
OK, il est très probable que vos collègues n'aient jamais connaissance de votre utilisation de cette méthode mais nul doute qu'elle susciterait toute leur admiration s'ils venaient à le savoir. L'idée, ici, est en effet de récolter le maximum d'indemnités après avoir démissionné. Une gageure que Lester Burnham, dans AMERICAN BEAUTY (1999) négocie avec brio, tout simplement en faisant chanter son patron et en le menaçant d'un procès pour harcèlement sexuel. "Je suis juste un type ordinaire avec rien à perdre", leur avance-t-il avec un sens brillant de la négociation.
Si vous ne tenez pas trop à votre gueule d'ange, vous pouvez également vous inspirer d'Edward Norton dans FIGHT CLUB (1999) qui se fout des pain dans la gueule lui-même pour obtenir ce qu'il veut de son patron. Imparable ! Voir la vidéo d'exemple pour vous entraîner à la maison.


LA MÉTHODE SOLIDAIRE
Cette méthode est rare car elle implique de votre part, au choix, une bonne grosse dose de folie ou un goût assumé pour le pathétique et l'humiliation publique. Mais si, comme Jerry Maguire, vous le sentez bien, ça peut être mémorable ! Le but ici est, vous l'aurez compris, de ne pas partir seul. "Who's Coming With Me ? Who's coming with me ?" A la condition unique, mais alors vraiment unique, que quelqu'un se lève pour "venir avec vous" (le poisson rouge ne compte pas, hein !), vous deviendrez une légende, une vraie de vraie. Et si ensuite, vous réussissez à concurrencer votre ancienne boîte, vous deviendrez un DIEU VIVANT. Voir la vidéo d'exemple pour vous entraîner à la maison.