Il n'y a pas de meilleur période pour un acteur d'Hollywood que la décennie qui coule entre ses 20 ans et ses 30 ans. Tous les rôles s'offrent à lui. Pour peu qu'il ait une belle gueule, un peu de charisme, du talent et un agent efficace, il peut tout jouer : l'ado puis l'étudiant et enfin l'alpha-mâle. Les studios lui font des propositions en or. Les filles se roulent à ses pieds. Il a l'âge pour encaisser tous les chocs et la liberté absolue. Cette vie, c'est celle de Vince Chase dans ENTOURAGE. Celle d'un mec qui tourne avec James Cameron et fait les films dont il a envie. Celle d'un mec qui ne s'est jamais vu dire non par une fille. Celle d'un mec dont les potes restent des potes. Toujours. Quoi qu'il arrive. Ses amis, c'est son "Entourage", ses potes d'enfance qui oscillent entre pure fraternité virile et opportunisme. Parce que le portrait de la vie hollywoodienne dressé par ENTOURAGE, c'est "une star de cinéma parmi les stars de cinéma". L'acteur, dans ses pérégrinations, côtoie beaucoup de ses congénères. Il va à une fête chez Jessica Alba, tombe amoureux de Mandy Moore, s'embrouille avec James Woods et en croise beaucoup d'autres dans des fêtes, clubs de sports, magasins chics, bars et restaurants. Mais sans jamais fraterniser. Jamais réellement en tous les cas. Ces potes, ce sont 'E', Turtle et Drama. Pas DiCaprio, Damon ou Wahlberg.
C'est comme ça, désormais, que semble s'envisager l'amitié à Hollywood. La presse a bien tenté ces dernières années de fabriquer des groupes d'acteurs, des "packs", liant les filmographies pour mieux créer des amitiés. En 1998, Entertainment Weekly parlait ainsi de "Frat Pack" pour designer la nouvelle génération de jeunes acteurs aux goûts éclectiques et désireux de faire des films ambitieux plutôt que des suites de blockbusters sans âmes : les Leonardo DiCaprio, Edward Norton, Ryan Philippe, Matt Damon, Ben Affleck. Puis ce même Entertainment Weekly désigna la nouvelle génération de comiques stars (Will Ferrell, Jack Black, Steve Carrell, Luke et Owen Wilson, Ben Stiller, Vince Vaughn) comme le "Slacker Pack" avant de se faire voler la vedette par USA Today qui réutilisa (et installa) le terme "Frat Pack" pour parler de la petite bande héros de OLD SCHOOL et ANCHORMAN. Mais tout ça s'est avéré être du vent - confirmé par Ben Stiller dans une interview en 2008. Il y a sûrement des amitiés dans ces lots d'acteurs. Ils tournent ensemble, fréquentent les mêmes endroits. C'est normal. Mais n'imaginez pas Ferrell, Stiller, Black et Carrell faire la tournée des bars pour draguer les groupies le vendredi soir. C'est des fantasmes de geeks élevés au Saturday Night Live. Une telle scène n'existe que dans leurs sketchs et films.
Mais ça, c'est aujourd'hui. Hier, le "Rat Pack" de Humphrey Bogart, Frank Sinatra, Lauren Bacall, David Niven, Katharine Hepburn, Spencer Tracy, George Cukor, Cary Grant et Rex Harrison consacrait l'amitié entre acteurs en véritable "association" dans lequel chacun tenait une place bien précise (Sinatra le président, Bogart le chargé des relations publiques etc.). Puis il y eut le "Rat Pack" des 60's (appelé "The Summit" ou "The Clan") qui regroupait Sinatra, Dean Martin, Sammy Davis Jr., Joey Bishop et Peter Lawford. L'amitié entre acteurs se traduisait alors derrière et devant la caméra avec des films comme OCEAN'S ELEVEN, LES SEPT VOLEURS DE CHICAGO ou LES TROIS SERGENTS. Cette relations symbiotique entre ces stars n'avait alors rien d'une arnaque ou d'une pseudo-invention de la presse. C'était bien réel.
Hier aussi, le "Brat Pack". Pendant longtemps, j'ai cru que c'était aussi une invention de journaliste nostalgique en manque d'inspiration. Et je suis tombé, grâce à Ari et son fabuleux God Save My Blog, sur l'article de David Blum "Hollywood’s Brat Pack", écrit en 1985 pour le New York Magazine. Un article fondateur qui installa le terme "Brat Pack" dans la culture populaire. Aucun des acteurs concernés n'a jamais utilisé le terme mais, comme l'article le montre parfaitement, il reflète une réalité qui va bien au-delà d'une filmographie commune (BREAKFAST CLUB & ST ELMO'S FIRE) et de thèmes de prédilection (la mélancolie adolescente). Il se trouve que Rob Lowe, Emilio Estevez, Judd Nelson et Robert Downey Jr, les "membres" originaux, étaient bel et bien amis dans la vie de tous les jours. Véritable capsule temporelle des 80's ("This was Los Angeles, so the boys wore T-shirts and sunglasses and shorts, and the girls wore miniskirts and Madonna hairdos"), cet article décrit justement les garçons se réunissant un jeudi soir pour faire la bringue et draguer les groupies.
A travers ce cours moment, vous avez alors la quintessence du fantasme hollywoodien, à la fois proche et très éloigné de ENTOURAGE.
Proche car vous y retrouvez des acteurs qui profitent à fond de leur succès au box-office, des ponts d'or offerts par les studios et de la liberté absolue que leur offre l'argent, la jeunesse et la beauté. Proche aussi car entre Emilio Estevez, l'éternel célibataire, leader de la bande, qui se tape tout ce qui a un beau petit cul, Rob Lowe, la gueule d'ange qui ne peut pas se lâcher autant qu'il le souhaiterait car il est fiancé (Melissa Gilbert) et Judd Nelson, le petit plaisantin, il est clair que les archétypes ont la vie dure.
Eloigné car tous ces jeunes gens sont à la fois acteurs et amis. Ils font le même métier. Dans ENTOURAGE, Vince Chase s'entoure de gens complémentaires : il y a celui qui lui fait la cuisine, celui qui s'occupe de la logistique, celui qui gère sa carrière. Aucun risque de se voir voler la vedette. L'équilibre est assuré. Le "Brat Pack", lui, est en concurrence frontale. Par exemple, quand Judd Nelson explique qu'il est considéré pour jouer un des rôles principaux de l'adaptation du livre culte de l'époque "Brights Lights, Big City", il explique aussi qu'il est en compétition avec Emilio Estevez et Rob Lowe, ses deux potes. C'est là que l'amitié entre acteurs, à Hollywood, atteint ses limites. C'est bien pour raconter des histoires, faire croire aux fans qu'on est une bande, qu'on s'éclate ensemble dans la vie comme dans les films. Mais ça ne dure pas. Jamais. C'était possible dans les années 50 et 60 pour les stars bien installés dans un environnement encore peu concurrentiel. Dans les années 80, dans un contexte où l'ambition est élevée au rang de valeur dominante et où toutes les belles gueules de l'Amérique débarque à Hollywood faire carrière, c'est une autre histoire.
A ce propos, David Blum raconte dans son article "fondateur" une scène surréaliste. Le petit groupe de Brat-Packers croise et salue Timothy Hutton, l'acteur oscarisé quelques années plus tôt pour son rôle dans DES GENS COMME LES AUTRES de Robert Redford, et l'un d'entre eux (non cité) a cette réflexion : "Il a fait une erreur fatale. Il a fait des films qui ont été des échecs au box-office. Les trois derniers films de Tim se sont plantés. Il va arriver à un point où son Oscar ne comptera plus. Si tu ne peux plus vendre de places, c'est fini pour toi !"
Une réflexion qui illustre parfaitement l'état d'esprit de ces jeunes gens, archétypes (jusqu'à la caricature) de ces années 80 plombés par l'ambition, l'arrogance et l'individualisme et surtout le socle ultra-fragile sur lequel ils se trouvaient.
Car il n'aura pas fallu longtemps à tous ces petits jeunes pour devenir "des Timothy Hutton" à leur tour. Rob Lowe avait beau être l'idole des filles avec ses rôles dans ST ELMO'S FIRE, HOTEL NEW HAMPSHIRE et CLASSE, il n'a jamais réussi à passer la barre des années 90, enchaînant bide sur bide avant de revenir en 1999 dans des séries télé ("A la maison blanche" puis "Brothers & Sisters"). Judd Nelson, lui, ne s'est jamais remis de BREAKFAST CLUB et son dernier fait d'arme un peu marquant remonte à NEW JACK CITY en 1991. Quant à Emilio Estevez, considéré alors comme le plus intelligent de tous, il s'est rapidement tourné vers la mise en scène sans vraiment de succès commercial - même si son BOBBY était mon film préféré de 2007. Quand à leurs partenaires à l'écran et "satellites" de la bande, les Molly Ringwald, Ally Sheedy, Anthony Michael Hall et autres Andrew McCarthy, ils ont à peu près connu le même destin.
Au contraire, il n'aura pas fallu longtemps pour que ceux qui n'avaient à l'époque droit qu'à deux lignes dans l'article se fassent leur place au soleil. Ceux qui ne se seront pas embêtés très longtemps de cette hype "Brat Pack". Ceux qui sont le vrai modèle de Vince Chase. Car Tom Cruise ("The Hottest of Them All"), dès l'année suivante, décrochera le rôle principal de TOP GUN et deviendra quasi-instantanément la plus grande star du monde. Idem pour Sean Penn ("The Most Gifted of Them All") ou Nicolas Cage ("The Ethnic Chair") qui s'installèrent sur la longueur à force de rôles exigeants, au lieu de se cantonner toujours aux même rôle, d'être "typecasté" comme le furent la majorité des acteurs du BREAKFAST CLUB et de ST ELMO'S FIRE.
Alors, vous avez sûrement appris beaucoup de chose de ces deux films. Le sportif, le criminel, la princesse et la détraquée sont des modèles et des icônes pour vous. Ils le sont pour moi. Ils le sont pour beaucoup de monde. Mais ne vous laissez pas amadouer. Ce qui se passe devant la caméra ne peut pas exister derrière. Pas très longtemps, en tous les cas. Tout simplement parce que vous ne pouvez pas être amis avec vos collègues. Tout le monde sait que les mariages entre acteurs ne tiennent jamais. Dès lors qu'un des deux commence à avoir plus de succès que l'autre, c'est terminé. C'est la loi du métier. Et bien c'est pareil pour l'amitié. Et c'est ce qui a détruit le "Brat Pack", pourtant une belle invention sur le papier. Une invention (vivre IRL ce que vous vivez dans les films) qui me fait encore rêver en déterrant son manifeste 25 ans plus tard.
C'est donc triste à dire mais, si un jour, vous allez à Hollywood, retenez bien cette leçon du "Brat Pack" : Chacun pour sa gueule ! Vos collègues ne sont pas vos amis. Ce sont des concurrents. Faites donc comme Vince Chase. Faites toujours en sorte que vos amis soient plus pauvres, moins beaux et talentueux que vous. C'est comme ça qu'on devient Tom Cruise !
Et sinon, si vous êtes coincés à Paris, sous la pluie dans un appartement de 20 mètres carrés, j'ai envie de vous dire de faire avec ce que vous avez ! C'est toujours mieux que rien.
C'est comme ça, désormais, que semble s'envisager l'amitié à Hollywood. La presse a bien tenté ces dernières années de fabriquer des groupes d'acteurs, des "packs", liant les filmographies pour mieux créer des amitiés. En 1998, Entertainment Weekly parlait ainsi de "Frat Pack" pour designer la nouvelle génération de jeunes acteurs aux goûts éclectiques et désireux de faire des films ambitieux plutôt que des suites de blockbusters sans âmes : les Leonardo DiCaprio, Edward Norton, Ryan Philippe, Matt Damon, Ben Affleck. Puis ce même Entertainment Weekly désigna la nouvelle génération de comiques stars (Will Ferrell, Jack Black, Steve Carrell, Luke et Owen Wilson, Ben Stiller, Vince Vaughn) comme le "Slacker Pack" avant de se faire voler la vedette par USA Today qui réutilisa (et installa) le terme "Frat Pack" pour parler de la petite bande héros de OLD SCHOOL et ANCHORMAN. Mais tout ça s'est avéré être du vent - confirmé par Ben Stiller dans une interview en 2008. Il y a sûrement des amitiés dans ces lots d'acteurs. Ils tournent ensemble, fréquentent les mêmes endroits. C'est normal. Mais n'imaginez pas Ferrell, Stiller, Black et Carrell faire la tournée des bars pour draguer les groupies le vendredi soir. C'est des fantasmes de geeks élevés au Saturday Night Live. Une telle scène n'existe que dans leurs sketchs et films.
Mais ça, c'est aujourd'hui. Hier, le "Rat Pack" de Humphrey Bogart, Frank Sinatra, Lauren Bacall, David Niven, Katharine Hepburn, Spencer Tracy, George Cukor, Cary Grant et Rex Harrison consacrait l'amitié entre acteurs en véritable "association" dans lequel chacun tenait une place bien précise (Sinatra le président, Bogart le chargé des relations publiques etc.). Puis il y eut le "Rat Pack" des 60's (appelé "The Summit" ou "The Clan") qui regroupait Sinatra, Dean Martin, Sammy Davis Jr., Joey Bishop et Peter Lawford. L'amitié entre acteurs se traduisait alors derrière et devant la caméra avec des films comme OCEAN'S ELEVEN, LES SEPT VOLEURS DE CHICAGO ou LES TROIS SERGENTS. Cette relations symbiotique entre ces stars n'avait alors rien d'une arnaque ou d'une pseudo-invention de la presse. C'était bien réel.
Hier aussi, le "Brat Pack". Pendant longtemps, j'ai cru que c'était aussi une invention de journaliste nostalgique en manque d'inspiration. Et je suis tombé, grâce à Ari et son fabuleux God Save My Blog, sur l'article de David Blum "Hollywood’s Brat Pack", écrit en 1985 pour le New York Magazine. Un article fondateur qui installa le terme "Brat Pack" dans la culture populaire. Aucun des acteurs concernés n'a jamais utilisé le terme mais, comme l'article le montre parfaitement, il reflète une réalité qui va bien au-delà d'une filmographie commune (BREAKFAST CLUB & ST ELMO'S FIRE) et de thèmes de prédilection (la mélancolie adolescente). Il se trouve que Rob Lowe, Emilio Estevez, Judd Nelson et Robert Downey Jr, les "membres" originaux, étaient bel et bien amis dans la vie de tous les jours. Véritable capsule temporelle des 80's ("This was Los Angeles, so the boys wore T-shirts and sunglasses and shorts, and the girls wore miniskirts and Madonna hairdos"), cet article décrit justement les garçons se réunissant un jeudi soir pour faire la bringue et draguer les groupies.
A travers ce cours moment, vous avez alors la quintessence du fantasme hollywoodien, à la fois proche et très éloigné de ENTOURAGE.
Proche car vous y retrouvez des acteurs qui profitent à fond de leur succès au box-office, des ponts d'or offerts par les studios et de la liberté absolue que leur offre l'argent, la jeunesse et la beauté. Proche aussi car entre Emilio Estevez, l'éternel célibataire, leader de la bande, qui se tape tout ce qui a un beau petit cul, Rob Lowe, la gueule d'ange qui ne peut pas se lâcher autant qu'il le souhaiterait car il est fiancé (Melissa Gilbert) et Judd Nelson, le petit plaisantin, il est clair que les archétypes ont la vie dure.
Eloigné car tous ces jeunes gens sont à la fois acteurs et amis. Ils font le même métier. Dans ENTOURAGE, Vince Chase s'entoure de gens complémentaires : il y a celui qui lui fait la cuisine, celui qui s'occupe de la logistique, celui qui gère sa carrière. Aucun risque de se voir voler la vedette. L'équilibre est assuré. Le "Brat Pack", lui, est en concurrence frontale. Par exemple, quand Judd Nelson explique qu'il est considéré pour jouer un des rôles principaux de l'adaptation du livre culte de l'époque "Brights Lights, Big City", il explique aussi qu'il est en compétition avec Emilio Estevez et Rob Lowe, ses deux potes. C'est là que l'amitié entre acteurs, à Hollywood, atteint ses limites. C'est bien pour raconter des histoires, faire croire aux fans qu'on est une bande, qu'on s'éclate ensemble dans la vie comme dans les films. Mais ça ne dure pas. Jamais. C'était possible dans les années 50 et 60 pour les stars bien installés dans un environnement encore peu concurrentiel. Dans les années 80, dans un contexte où l'ambition est élevée au rang de valeur dominante et où toutes les belles gueules de l'Amérique débarque à Hollywood faire carrière, c'est une autre histoire.
A ce propos, David Blum raconte dans son article "fondateur" une scène surréaliste. Le petit groupe de Brat-Packers croise et salue Timothy Hutton, l'acteur oscarisé quelques années plus tôt pour son rôle dans DES GENS COMME LES AUTRES de Robert Redford, et l'un d'entre eux (non cité) a cette réflexion : "Il a fait une erreur fatale. Il a fait des films qui ont été des échecs au box-office. Les trois derniers films de Tim se sont plantés. Il va arriver à un point où son Oscar ne comptera plus. Si tu ne peux plus vendre de places, c'est fini pour toi !"
Une réflexion qui illustre parfaitement l'état d'esprit de ces jeunes gens, archétypes (jusqu'à la caricature) de ces années 80 plombés par l'ambition, l'arrogance et l'individualisme et surtout le socle ultra-fragile sur lequel ils se trouvaient.
Car il n'aura pas fallu longtemps à tous ces petits jeunes pour devenir "des Timothy Hutton" à leur tour. Rob Lowe avait beau être l'idole des filles avec ses rôles dans ST ELMO'S FIRE, HOTEL NEW HAMPSHIRE et CLASSE, il n'a jamais réussi à passer la barre des années 90, enchaînant bide sur bide avant de revenir en 1999 dans des séries télé ("A la maison blanche" puis "Brothers & Sisters"). Judd Nelson, lui, ne s'est jamais remis de BREAKFAST CLUB et son dernier fait d'arme un peu marquant remonte à NEW JACK CITY en 1991. Quant à Emilio Estevez, considéré alors comme le plus intelligent de tous, il s'est rapidement tourné vers la mise en scène sans vraiment de succès commercial - même si son BOBBY était mon film préféré de 2007. Quand à leurs partenaires à l'écran et "satellites" de la bande, les Molly Ringwald, Ally Sheedy, Anthony Michael Hall et autres Andrew McCarthy, ils ont à peu près connu le même destin.
Au contraire, il n'aura pas fallu longtemps pour que ceux qui n'avaient à l'époque droit qu'à deux lignes dans l'article se fassent leur place au soleil. Ceux qui ne se seront pas embêtés très longtemps de cette hype "Brat Pack". Ceux qui sont le vrai modèle de Vince Chase. Car Tom Cruise ("The Hottest of Them All"), dès l'année suivante, décrochera le rôle principal de TOP GUN et deviendra quasi-instantanément la plus grande star du monde. Idem pour Sean Penn ("The Most Gifted of Them All") ou Nicolas Cage ("The Ethnic Chair") qui s'installèrent sur la longueur à force de rôles exigeants, au lieu de se cantonner toujours aux même rôle, d'être "typecasté" comme le furent la majorité des acteurs du BREAKFAST CLUB et de ST ELMO'S FIRE.
Alors, vous avez sûrement appris beaucoup de chose de ces deux films. Le sportif, le criminel, la princesse et la détraquée sont des modèles et des icônes pour vous. Ils le sont pour moi. Ils le sont pour beaucoup de monde. Mais ne vous laissez pas amadouer. Ce qui se passe devant la caméra ne peut pas exister derrière. Pas très longtemps, en tous les cas. Tout simplement parce que vous ne pouvez pas être amis avec vos collègues. Tout le monde sait que les mariages entre acteurs ne tiennent jamais. Dès lors qu'un des deux commence à avoir plus de succès que l'autre, c'est terminé. C'est la loi du métier. Et bien c'est pareil pour l'amitié. Et c'est ce qui a détruit le "Brat Pack", pourtant une belle invention sur le papier. Une invention (vivre IRL ce que vous vivez dans les films) qui me fait encore rêver en déterrant son manifeste 25 ans plus tard.
C'est donc triste à dire mais, si un jour, vous allez à Hollywood, retenez bien cette leçon du "Brat Pack" : Chacun pour sa gueule ! Vos collègues ne sont pas vos amis. Ce sont des concurrents. Faites donc comme Vince Chase. Faites toujours en sorte que vos amis soient plus pauvres, moins beaux et talentueux que vous. C'est comme ça qu'on devient Tom Cruise !
Et sinon, si vous êtes coincés à Paris, sous la pluie dans un appartement de 20 mètres carrés, j'ai envie de vous dire de faire avec ce que vous avez ! C'est toujours mieux que rien.