J'ai l'impression de prendre une mauvaise habitude, là, mais je ne peux m'en empêcher. A une certaine époque de ce blog, je ne donnais mon avis sur des films récents que pour en dire du bien. En gros, je ne parlais que des films que j'avais adoré. Aujourd'hui, au contraire, je n'ai envie de parler que des films que je n'aime pas. Et en particulier ceux que "tout le monde" aime. Je sais. Je l'ai déjà dit plusieurs fois. Je n'aime pas le consensus (et d'ailleurs tous mes posts finissent par avoir la même introduction...).
Car cette semaine, à lire les statuts Facebook et Twitter, on a l'impression d'assister à une OPA culturelle de KICK-ASS sur la cible des 25-35 ans ! Je veux bien admettre qu'il n'y ait pas eu beaucoup de sorties au cinéma cette semaine mais, franchement, je suis gavé par tous ces statuts toujours identiques pour dire que "KICK-ASS", c'est génial". FUCK ! Un peu d'originalité bon dieu ! (N'y voyez aucune attaque personnelle. Je ne vise personne en particulier, hein ! C'est l'accumulation qui me fait flipper : je suis souvent moi-même dans le consensus. Ça arrive aux meilleurs d'entre nous...)
Parce que sincèrement, KICK-ASS, c'était pas si génial que ça. Et voilà pourquoi...
D'abord, le héros. Ou plutôt le personnage principal. Parce que dans le genre "héros", on a vu mieux... On nous dit que c'est un loser dont le seul talent est de se branler, un geek "dont le seul pouvoir est d'être invisible pour les filles". Bref, un mec comme on en voit depuis des années au cinéma et dans les séries, en particulier dans les productions Apatow. Et oui, "Geek is the new Chic". Ce qui me va parfaitement, à condition qu'il ressemble à Michael Cera ou à Jonah Hill. Les grands teen-movies de ces dernières années, de SUPERBAD aux BEAUX GOSSES fonctionnent car ils sont réalistes et vous ramènent à votre propre adolescence. Il ne suffit pas de mettre des lunettes à un beau gosse pour en faire un geek un peu loser. C'est comme si "Freaks & Geeks" n'avait jamais existé. Comme si on revenait aux 70's quand Christopher Reeves n'avait qu'à enlever ses lunettes pour devenir Superman. Parce que, oui, Aaron Johnson, qui incarne Kick-Ass, est un beau gosse de tout juste 20 ans qui, dans la vraie vie, se tape une cougar, la réalisatrice et photographe Sam Taylor Wood de 23 ans son aînée. Et pendant ce temps là, Michael "the real deal" Cera est avec Charlyne Yi !
Ensuite, le scénario. Il n'y aurait pas des grosses incohérences ? Mais quelqu'un, dans sa grande bonté et son irrésistible envie de me contredire, pourra peut-être m'expliquer pourquoi Big Daddy et Hit-Girl prêtent autant d'importance à Kick-Ass. Non, parce qu'ils font leur job, tranquille, sans 'bleme et puis tout d'un coup ils s'attirent les pires ennuis du monde avec un pauvre mec incapable de se défendre. Juste parce que, comme ils disent, "il aurait un gros potentiel". C'est avoir un gros potentiel de "super-héros" d'avoir des tendances suicidaires ? D'autant que BD et HG se rendent compte très vite qu'il fait tout ça pour la célébrité... Désolé, là, je ne comprends pas. Compte tenu que la relation entre ces trois personnages est centrale dans l'intrigue du film, c'est impardonnable de l'avoir bâclée à ce point...
Enfin (et surtout), le rapport très étrange qu'entretient le film avec la violence. La référence revenant le plus dans les articles qui lui sont consacrés est Quentin Tarantino. Avec ses dialogues ultra-référencés à tout ce qui fait la pop-culture, ses éclats de violence graphiques et cartoonesques et son humour noir, la filiation avec le cinéma de QT est évidente. Sauf que Tarantino, aussi violents soient ses films, ne sort jamais de son carcan grand-guignol. Sa violence est graphique, décomplexée, jouissive et même drôle parfois mais elle fait mal, toujours. Elle n'est jamais "heureuse" et source de bien-être et de bonheur. Jamais. Ce qui est loin d'être le cas de celle de Matthew Vaughn. Par exemple [SPOILER] la scène de torture et d'exécution sommaire en direct sur YouTube, probablement le moment le plus "dramatique" du film (et qui cherche à l'être, compte tenu du choix de la musique), se transforme "d'un coup" en séance d'emballage de nana. Alors que cette scène aurait dû/pu dire beaucoup de choses sur notre époque, sur le voyeurisme, la fascination pour la violence gratuite et plein d'autres choses, elle se contente de dire que les filles sont si impressionnables qu'elles écartent les jambes pour un rien. [FIN DE SPOILER] Donc, outre les relents légèrement misogynes de cette scène (et d'autres), cette façon de désamorcer la violence la plus atroce par de l'humour de mauvais goût est profondément condamnable. Et tout ça m'a mis un sale goût dans la bouche.
Alors, je ne dis pas que je fais un rejet total de KICK-ASS. En grand amateur de pop culture, j'ai adoré ses références, son style, son rythme, sa bande-son, certains de ses personnages (Hit Girl et Big Daddy, évidemment) mais je pense juste que le film de Matthew Vaughn fait preuve d'un populisme "jeune" très malsain. Sous des apparats cool et pop, KICK-ASS, dont le scénario avait été refusé, tel quel, par l'ensemble des studios (malgré la popularité du matériel de base), se complet ainsi dans sa prétendue subversion sans jamais réfléchir à ce qu'il dit et sur ce qu'il véhicule - en l'occurrence un point de vue malsain sur la violence.
Pour finir, je n'aurais donc qu'une seule chose à dire. Vivement SCOTT PILGRIM VS THE WORLD !!!!
Car cette semaine, à lire les statuts Facebook et Twitter, on a l'impression d'assister à une OPA culturelle de KICK-ASS sur la cible des 25-35 ans ! Je veux bien admettre qu'il n'y ait pas eu beaucoup de sorties au cinéma cette semaine mais, franchement, je suis gavé par tous ces statuts toujours identiques pour dire que "KICK-ASS", c'est génial". FUCK ! Un peu d'originalité bon dieu ! (N'y voyez aucune attaque personnelle. Je ne vise personne en particulier, hein ! C'est l'accumulation qui me fait flipper : je suis souvent moi-même dans le consensus. Ça arrive aux meilleurs d'entre nous...)
Parce que sincèrement, KICK-ASS, c'était pas si génial que ça. Et voilà pourquoi...
D'abord, le héros. Ou plutôt le personnage principal. Parce que dans le genre "héros", on a vu mieux... On nous dit que c'est un loser dont le seul talent est de se branler, un geek "dont le seul pouvoir est d'être invisible pour les filles". Bref, un mec comme on en voit depuis des années au cinéma et dans les séries, en particulier dans les productions Apatow. Et oui, "Geek is the new Chic". Ce qui me va parfaitement, à condition qu'il ressemble à Michael Cera ou à Jonah Hill. Les grands teen-movies de ces dernières années, de SUPERBAD aux BEAUX GOSSES fonctionnent car ils sont réalistes et vous ramènent à votre propre adolescence. Il ne suffit pas de mettre des lunettes à un beau gosse pour en faire un geek un peu loser. C'est comme si "Freaks & Geeks" n'avait jamais existé. Comme si on revenait aux 70's quand Christopher Reeves n'avait qu'à enlever ses lunettes pour devenir Superman. Parce que, oui, Aaron Johnson, qui incarne Kick-Ass, est un beau gosse de tout juste 20 ans qui, dans la vraie vie, se tape une cougar, la réalisatrice et photographe Sam Taylor Wood de 23 ans son aînée. Et pendant ce temps là, Michael "the real deal" Cera est avec Charlyne Yi !
Ensuite, le scénario. Il n'y aurait pas des grosses incohérences ? Mais quelqu'un, dans sa grande bonté et son irrésistible envie de me contredire, pourra peut-être m'expliquer pourquoi Big Daddy et Hit-Girl prêtent autant d'importance à Kick-Ass. Non, parce qu'ils font leur job, tranquille, sans 'bleme et puis tout d'un coup ils s'attirent les pires ennuis du monde avec un pauvre mec incapable de se défendre. Juste parce que, comme ils disent, "il aurait un gros potentiel". C'est avoir un gros potentiel de "super-héros" d'avoir des tendances suicidaires ? D'autant que BD et HG se rendent compte très vite qu'il fait tout ça pour la célébrité... Désolé, là, je ne comprends pas. Compte tenu que la relation entre ces trois personnages est centrale dans l'intrigue du film, c'est impardonnable de l'avoir bâclée à ce point...
Enfin (et surtout), le rapport très étrange qu'entretient le film avec la violence. La référence revenant le plus dans les articles qui lui sont consacrés est Quentin Tarantino. Avec ses dialogues ultra-référencés à tout ce qui fait la pop-culture, ses éclats de violence graphiques et cartoonesques et son humour noir, la filiation avec le cinéma de QT est évidente. Sauf que Tarantino, aussi violents soient ses films, ne sort jamais de son carcan grand-guignol. Sa violence est graphique, décomplexée, jouissive et même drôle parfois mais elle fait mal, toujours. Elle n'est jamais "heureuse" et source de bien-être et de bonheur. Jamais. Ce qui est loin d'être le cas de celle de Matthew Vaughn. Par exemple [SPOILER] la scène de torture et d'exécution sommaire en direct sur YouTube, probablement le moment le plus "dramatique" du film (et qui cherche à l'être, compte tenu du choix de la musique), se transforme "d'un coup" en séance d'emballage de nana. Alors que cette scène aurait dû/pu dire beaucoup de choses sur notre époque, sur le voyeurisme, la fascination pour la violence gratuite et plein d'autres choses, elle se contente de dire que les filles sont si impressionnables qu'elles écartent les jambes pour un rien. [FIN DE SPOILER] Donc, outre les relents légèrement misogynes de cette scène (et d'autres), cette façon de désamorcer la violence la plus atroce par de l'humour de mauvais goût est profondément condamnable. Et tout ça m'a mis un sale goût dans la bouche.
Alors, je ne dis pas que je fais un rejet total de KICK-ASS. En grand amateur de pop culture, j'ai adoré ses références, son style, son rythme, sa bande-son, certains de ses personnages (Hit Girl et Big Daddy, évidemment) mais je pense juste que le film de Matthew Vaughn fait preuve d'un populisme "jeune" très malsain. Sous des apparats cool et pop, KICK-ASS, dont le scénario avait été refusé, tel quel, par l'ensemble des studios (malgré la popularité du matériel de base), se complet ainsi dans sa prétendue subversion sans jamais réfléchir à ce qu'il dit et sur ce qu'il véhicule - en l'occurrence un point de vue malsain sur la violence.
Pour finir, je n'aurais donc qu'une seule chose à dire. Vivement SCOTT PILGRIM VS THE WORLD !!!!