18 octobre 2009

La Playlist Infinie #34 : The Antlers

A l'heure où l'on annonce la mort du format album, c'est le moment de mettre en avant des groupes qui font tout pour que ce ne soit pas le cas. Et quoi de mieux pour plaider la cause du format qu'un "concept album". Voir pour les illustres exemples passés le "The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders From Mars" de Bowie, du "Urban Hang Suite" de Maxwell ou plus récemment du "American Idiot" de Green Day.

J'ai toujours bien aimé ça les concepts albums. Ça raconte une histoire. Il y a une vraie unité musicale et narrative. Bref, c'est complètement cinématographique et le cinéma, vous savez que j'aime ça !

Tout ça pour dire que je suis tombé il y a quelques jours sur le deuxième (mais le premier sorti) album de THE ANTLERS, un groupe de Brooklyn tournant principalement autour de la personnalité de son chanteur multi-instrumentiste Peter Silberman. Car, à la manière de Bon Iver qui fit sensation l'année dernière avec son album FOR EMMA, FOREVER AGO qu'il avait enregistré seul dans une cabane abandonnée au fin fond du Wisconsin, Silberman s'isola de sa famille et de ses amis pendant deux ans pour composer HOSPICE.

Deux ans d'isolement qui, sur disque, vous crèvent le coeur. Littéralement. Successivement écrites à la première et à la deuxième personne, les chansons de HOSPICE racontent en effet la relation d'une jeune femme atteinte d'un Cancer des os (nommée Sylvia) et de la personne chargée de l'assister jusqu'à la mort. Dépression, souffrance extrême, colère, cauchemars... Les mots de Silberman sont tellement poignants, la musique tellement épique (voyez Arcade Fire par exemple, ce genre d'épique !) que la première fois que j'ai écouté l'album, j'ai bien cru que la deuxième personne, c'était lui et que les épisodes dramatiques qu'il racontait étaient bel et bien autobiographiques.

Dans la chanson SYLVIA, vous pouvez ainsi entendre des mots aussi douloureux de vérité que Sylvia, get your head out of the oven / Go back to screaming and cursing, / remind me again how everyone betrayed you. / Sylvia, get your head out of the covers. / Let me take your temperature, / you can throw the thermometer right back at me, / if that's what you want to do, okay? / Please, please calm down. Steady out, I'm terrified. / Sorry, I want us to ally, But you swing on little knives. / They're only sharp on one side. / Let me do my job.

Et je peux directement vous avouer que j'ai mis plusieurs jours à me remettre de ses paroles de la chanson TWO (ci-dessous en clip) : You had a new dream, it was more like a nightmare. / You were just a little kid, and they cut your hair, / then they stuck you in machines, you came so close to dying. / They should have listened, they thought that you were lying. / Daddy was an asshole, he fucked you up, built the gears in your head, / now he greases them up. And no one paid attention when you just stopped eating. / "Eighty-seven pounds!" and this all bears repeating.

Quand je parlais de cinéma plus tôt, et bien voilà, vous l'avez la scène. Vous l'avez devant les yeux : la douleur, la peur, l'effondrement psychologique... Tout est écrit là, dans les mots de Silberman. Comment il en est venu à ça ? Comment il a pu s'imprégner de tous ces sentiments si étrangers à quiconque n'a jamais vécu telle situation ? Mystère... Reste un album qui fera date. Probablement un des tous meilleurs de l'année...sinon le meilleur !




MySpace de The Antlers

1 commentaire:

  1. Vive les albums !
    Ça doit continuer, ce format ne doit pas disparaitre !

    Sinon, c'est vachement bien The Antlers. Je ne connaissais pas. Merci !

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