"You see us as you want to see us - in the simplest terms, in the most convenient definitions. You see us as a brain, an athlete, a basket case, a princess and a criminal. Correct? That's the way we saw each other at 7:00 this morning. We were brainwashed."
Les années 80, ce sont mon enfance. C'est pourquoi, lorsque ces mots sont écrits et prononcés pour la première fois, ils ne veulent simplement rien dire dans mon esprit de garçonnet de 6 ans qui s'apprête à rentrer à l'école primaire. Pourtant, 25 ans plus tard, ils veulent encore dire beaucoup de chose. L'adolescence est passée par là. Le lycée aussi. Pour tout adolescent, passé, présent ou futur, ces mots raisonnent fort près du coeur.
Ces mots, ce sont ceux de John Hughes. Il les a écrit pour son film THE BREAKFAST CLUB, sorti en 1985 et considéré, à juste titre, comme le plus grand teen-movie de l'Histoire du cinéma. Je vais être franc : ce film, je l'ai vu sur le tard, à un âge (adulte) où la mélancolie adolescente est censée, au choix, vous ennuyer, vous agacer ou vous dégouter. Mais rien de tout ça. Ces mots, ils m'ont fait souffrir. Ils m'ont rappelé avec une douloureuse acuité ce que provoque les moqueries malsaines du sportif et de la princesse. Ils m'ont rappelé qu'avoir 15 ans est vraiment merdique. Mais ils m'ont surtout convaincu que je ne serais pas qui je suis aujourd'hui s'il n'y avait pas eu toutes ces souffrances. Et en toute sincérité, je suis plutôt fier de ce que je suis aujourd'hui et de ce que j'ai accompli, à 30 ans (même s'il y a encore beaucoup de choses sur la liste)...
Ces mots, John Hughes les a donc écrit en 1985. Il n'est pas le premier à avoir parlé de cette mélancolie adolescente qui nous a sûrement tous submergé un jour ou l'autre, que vous ayez été le criminel, la princesse, le cerveau, le sportif ou la bizarroïde. Cameron Crowe l'a fait avant lui dans FAST TIMES AT RIDGEMONT HIGH (1982). Mais il est le premier à avoir inventé un langage pour en parler - alors que Crowe se contentait de retranscrire ce qu'il avait lui-même vécu quelques années auparavant. Avec SIXTEEN CANDLES, BREAKFAST CLUB, FERRIS BUELLER ou PRETTY IN PINK, il parle de ce cynisme précoce, de cette désinvolture, de cette rébellion apolitique et légèrement apathique et met donc des mots sur cette mélancolie. Des mots qui seront le terreau pour ceux de toute la génération X...
Ces mots, ce sont ceux qui m'inspire et que j'aimerais pouvoir un jour égaler. Dans ce blog d'abord, dans mes autres "activités rédactionelles" (dont je parlerais plus précisément sûrement un autre jour...) ensuite : trouver le ton idéal entre simplicité, tendresse douce-amère, humanisme et surtout sincérité. Car comme personne d'autres, John Hughes avait ce talent mystérieux, celui de saisir l'âme humaine, à la fois dans toute sa complexité et dans toute sa simplicité. Comment, lui, trentenaire père de famille, a-t-il pu, par exemple, comprendre aussi intensément la souffrance intérieure de cette princesse de la classe moyenne (Molly Ringwald) dont la famille oublie le 16e anniversaire dans SIXTEEN CANDLES ?
Ces mots, ce sont aussi l'oeuvre d'un homme qui a du comprendre, la quarantaine arrivant, que la jeunesse lui échappait et qu'il était temps d'écrire des choses de son âge. C'est alors qu'il se mit à la comédie familiale au début des années 90. Beaucoup diront qu'il a retourné sa veste, qu'il a vendu sa plume magique au plus offrant et sacrifier son âme. Peut-être mais je sais une chose. Je viens d'avoir 12 ans quand, le 31 décembre 1990, je vois au cinéma MAMAN J'AI RATE L'AVION. Ce jour là, j'ai beau avoir été trop jeune pour comprendre les mots du BREAKFAST CLUB, j'avais l'âge idéal pour la comédie splapstick du duo Hughes/Columbus. Et je ne me rappelle pas à avoir plus ri au cinéma que ce jour là... Est-ce que le rire d'un enfant a plus de valeur que la mélancolie d'un adolescent et la nostalgie d'un adulte ? Sûrement pas. Ils sont TOUS des souvenirs émus de cinéma qui m'ont aidé à vivre le moment présent.
Ces mots sont maintenant ceux d'un homme qui vient de nous quitter, laissant tous ceux qui ont un jour été adolescent en deuil. Mais peu importe. Car aussi triste et choquant que ce soit, ces mots feront de John Hughes un auteur à jamais jeune, forever young, comme disait la chanson pop...
Sincerely Yours, Mr Hughes.
Signé... Michael Atlan.
Les années 80, ce sont mon enfance. C'est pourquoi, lorsque ces mots sont écrits et prononcés pour la première fois, ils ne veulent simplement rien dire dans mon esprit de garçonnet de 6 ans qui s'apprête à rentrer à l'école primaire. Pourtant, 25 ans plus tard, ils veulent encore dire beaucoup de chose. L'adolescence est passée par là. Le lycée aussi. Pour tout adolescent, passé, présent ou futur, ces mots raisonnent fort près du coeur.
Ces mots, ce sont ceux de John Hughes. Il les a écrit pour son film THE BREAKFAST CLUB, sorti en 1985 et considéré, à juste titre, comme le plus grand teen-movie de l'Histoire du cinéma. Je vais être franc : ce film, je l'ai vu sur le tard, à un âge (adulte) où la mélancolie adolescente est censée, au choix, vous ennuyer, vous agacer ou vous dégouter. Mais rien de tout ça. Ces mots, ils m'ont fait souffrir. Ils m'ont rappelé avec une douloureuse acuité ce que provoque les moqueries malsaines du sportif et de la princesse. Ils m'ont rappelé qu'avoir 15 ans est vraiment merdique. Mais ils m'ont surtout convaincu que je ne serais pas qui je suis aujourd'hui s'il n'y avait pas eu toutes ces souffrances. Et en toute sincérité, je suis plutôt fier de ce que je suis aujourd'hui et de ce que j'ai accompli, à 30 ans (même s'il y a encore beaucoup de choses sur la liste)...
Ces mots, John Hughes les a donc écrit en 1985. Il n'est pas le premier à avoir parlé de cette mélancolie adolescente qui nous a sûrement tous submergé un jour ou l'autre, que vous ayez été le criminel, la princesse, le cerveau, le sportif ou la bizarroïde. Cameron Crowe l'a fait avant lui dans FAST TIMES AT RIDGEMONT HIGH (1982). Mais il est le premier à avoir inventé un langage pour en parler - alors que Crowe se contentait de retranscrire ce qu'il avait lui-même vécu quelques années auparavant. Avec SIXTEEN CANDLES, BREAKFAST CLUB, FERRIS BUELLER ou PRETTY IN PINK, il parle de ce cynisme précoce, de cette désinvolture, de cette rébellion apolitique et légèrement apathique et met donc des mots sur cette mélancolie. Des mots qui seront le terreau pour ceux de toute la génération X...
Ces mots, ce sont ceux qui m'inspire et que j'aimerais pouvoir un jour égaler. Dans ce blog d'abord, dans mes autres "activités rédactionelles" (dont je parlerais plus précisément sûrement un autre jour...) ensuite : trouver le ton idéal entre simplicité, tendresse douce-amère, humanisme et surtout sincérité. Car comme personne d'autres, John Hughes avait ce talent mystérieux, celui de saisir l'âme humaine, à la fois dans toute sa complexité et dans toute sa simplicité. Comment, lui, trentenaire père de famille, a-t-il pu, par exemple, comprendre aussi intensément la souffrance intérieure de cette princesse de la classe moyenne (Molly Ringwald) dont la famille oublie le 16e anniversaire dans SIXTEEN CANDLES ?
Ces mots, ce sont aussi l'oeuvre d'un homme qui a du comprendre, la quarantaine arrivant, que la jeunesse lui échappait et qu'il était temps d'écrire des choses de son âge. C'est alors qu'il se mit à la comédie familiale au début des années 90. Beaucoup diront qu'il a retourné sa veste, qu'il a vendu sa plume magique au plus offrant et sacrifier son âme. Peut-être mais je sais une chose. Je viens d'avoir 12 ans quand, le 31 décembre 1990, je vois au cinéma MAMAN J'AI RATE L'AVION. Ce jour là, j'ai beau avoir été trop jeune pour comprendre les mots du BREAKFAST CLUB, j'avais l'âge idéal pour la comédie splapstick du duo Hughes/Columbus. Et je ne me rappelle pas à avoir plus ri au cinéma que ce jour là... Est-ce que le rire d'un enfant a plus de valeur que la mélancolie d'un adolescent et la nostalgie d'un adulte ? Sûrement pas. Ils sont TOUS des souvenirs émus de cinéma qui m'ont aidé à vivre le moment présent.
Ces mots sont maintenant ceux d'un homme qui vient de nous quitter, laissant tous ceux qui ont un jour été adolescent en deuil. Mais peu importe. Car aussi triste et choquant que ce soit, ces mots feront de John Hughes un auteur à jamais jeune, forever young, comme disait la chanson pop...
Sincerely Yours, Mr Hughes.
Signé... Michael Atlan.
Très bon article que je lisais avec plaisir... Jusque la fin ou j'ai mis quelques secondes a comprendre ce que mes yeux venaient a peine de lire! Quel choc! Je ne le q
RépondreSupprimerdirai pas aussi bien que toi mais quel grand homme du cinéma !!
Je terminerai
aussi par ma citation preferee " Life moves pretty fast. If you don't stop and look around once in a while, you could miss it"
Ferris Bueller (John), tu es a jamais
mon héros !
Etant plus jeune que toi, j'adore ces articles où tu mets une oeuvre en perspective par rapport à tes souvenirs, ta vie ou ton expérience. Super intéressant et très touchant.
RépondreSupprimerDe John Hugues cinéaste je ne connais que l'excellent Breakfast Club mais depuis quelques jours, tous les témoignages émus de tous ceux qui en savent plus sur le bonhomme m'ont franchement donné envie de découvrir John Hugues.
J'imagine que tu as lu ce blog, mais au cas où...cette fille a correspondu des années avec John Hughes
RépondreSupprimerhttp://wellknowwhenwegetthere.blogspot.com/2009/08/sincerely-john-hughes.html
@ariohlala Oui. J'avais lu ça au moment de son décès. C'est très beau !
RépondreSupprimerJoli papier, chouette blog décidément, que je parcours depuis une bonne heure... en écoutant, sur vos conseils, Marina & the Diamonds... de la belle ouvrage décidément ! Keep the pressure !
RépondreSupprimerMerci !
RépondreSupprimerSalut Michael,
RépondreSupprimerj'aime beaucoup ta plume, tu arrives a faire passer pas mal d’émotions et faire ré-apparaitre a tes lecteurs des souvenirs de jeunesse trop vite enfouies.
Concernant le cinéma des années 2000, as tu déjà songer a rédiger un article sur Virgin suicides ? As tu aussi penser a organiser des projections ciné des film de pop culture que tu nous ferais découvrir ? Je suis sur que ça marcherais et ça permettrait de sortir de l'atmosphère froide de nos claviers...
Cordialement
Jamel
Salut Jamel,
RépondreSupprimerMerci !!! Je crois n'avoir jamais rédigé quoi que ce soit sur Virgin Suicides. Pourtant, c'est un film que j'aime beaucoup. Je vais y réfléchir...
Concernant les projections, je fais partie de l'équipe du Thursday Night Live qui projet tous les mois une comédie américaine "peu vue" ou culte. Au plaisir de t'y croiser ;)
Ok cool, je vais mater ça alors !
RépondreSupprimerTu aurais un lien stp , cela se passe au studio des ursulines ? C'est justement là ou j'ai fait ma 1ere projo de court metrage ;)
C'est bien au Studio des Ursulines : https://www.facebook.com/groups/139085672832567/
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